News - 20.06.2016
Il y a 60 ans naissaient en Tunisie l’administration régionale et le corps des gouverneurs
Le 21 juin 1956, Bourguiba faisait contre-signer par le Bey de Tunis les décrets portant organisation administrative de la Tunisie indépendante et donnant ainsi naissance au corps des gouverneurs. Une date-souvenir de grande importance qu’il convient de commémorer. L’amicale des gouverneurs, présidée par Abbès Mohsen, lui-même fils de l’illustre gouverneur Ezzine Mohsen, a eu l’initiative de célébrer cet anniversaire. C’est ainsi qu’un Iftar sera offert ce mardi 21 juin. Introduction par Abbès Mohsen
C’est parce que « les monarques, les capitaines et les ministres ne sont pas les seuls personnages de l’histoire » qu’il serait injuste de méconnaitre l’importance de la place que les administrateurs territoriaux occupent dans l’histoire.
Il en est ainsi du gouverneur institué le 21 juin 1956 pour compléter le décor du régime nouveau-né de l’indépendance. Il deviendra beaucoup plus qu’un simple élément de cette construction. Parfois sans formation administrative, ni instructions précises, quelque fois surgissant de la clandestinité dans une Tunisie à la mutation inachevée, les quatorze premiers gouverneurs eurent à assumer la continuité du service, à rassurer les populations, à réunir les énergies en se fiant presque toujours à leur seul instinct.
Sous l’inspiration de Bourguiba Premier ministre et Président du conseil, puis Président de la République, et la houlette de Taieb Mehiri ministre de l’Intérieur, ils s’adonnèrent avec une sorte de passion au service public. L’histoire récente donna aux tunisiens le loisir de comparer ce nouveau régime à un autre. Bourguiba contraignit ses collaborateurs à quitter leurs oripeaux de militants, de fellaghas et d’activistes et devenir les serviteurs de la collectivité. Ces quatorze premiers gouverneurs réussirent à force de courage, de désintéressement et de détermination à faire cette mue.
Légende photo: Mohamed MOHSEN, Naceur Ben Jaafar, Mohsen Nouira, Bechir Bellagha, Ahmed Bellalouna
Leurs successeurs qui furent treize puis dix-huit et enfin vingt-quatre eurent à se consacrer à des priorités différentes selon les époques mais dans des conditions toujours impératives et en s’en remettant à leur discernement, certes moins sollicité, au fur et à mesure que s’étoffaient les services.
Quoiqu’ils en eussent, ces légats laissèrent de côté leurs inclinations politiques, leurs préférences culturelles et la diversité de leur formation pour se laisser envahir par la conscience de participer à un grand œuvre. Ils surent, malgré la pauvreté des moyens alloués, protéger la population des grands fléaux naturels, des conflits armés à nos frontières, de l’incertitude économique, et aussi et surtout l’appeler incessamment vers le progrès social, la liberté et la dignité. C’est leur honneur. C’est leur héritage et c’est leur message.
Malgré la complexité des épreuves, économiques, militaires ou politiques ils eurent à cœur, avec leurs délégués, d’assurer toujours la continuité du service public, de veiller à l’autorité de l’Etat, de pourvoir à la protection des plus faibles. Le corollaire de leur engagement a été la précarité des carrières et son retentissement sur leur vie personnelle. Que leur œuvre serve de source d’inspiration. Que l’institution gubernatoriale soit conservée par la volonté politique, renforcée par la loi et protégée par un statut.
Légende photo: Abdelhamid Cadi, Youssef Jedaï, Zein Mohsen, Lahbib Ben Mohamed lahbib, Amor Chéchia
En ce soixantième anniversaire, qu’elle fête seule, l’Amicale des gouverneurs souhaite succès et prospérité aux gouverneurs en exercice ainsi qu’à leurs collaborateurs, premiers délégués, secrétaires généraux et délégués. De la réussite de leur mission dépend, comme naguère, la pérennité de la Tunisie et le progrès des tunisiens.
Honneur aux morts
Longue vie à l’institution.
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