News - 11.07.2016
Caïd Essebsi : “Je m’excuse, je suis encore vivant!”
Visiblement affecté par la campagne de fausses rumeurs orchestrées à son encontre la semaine dernière allant jusqu’à affirmer son décès, ou du moins son hospitalisation à l’étranger, le president Béji Caïd n’a pas lâché leurs auteurs. Dès le lundi matin, et profitant de l’audience accordée à une délégation de l’UTICA, il a attaqué, bille en tête, dans son langage diplomatique. “Je m’excuse d’être encore vivant! D’ailleurs, je n’y suis pour rien!” dira-t-il non sans une pointe d'humour en guise de soumission à son destin, à Ouided Bouchamaoui lui qui lui présentait ses voeux pour l’Aïd. Ne cachant pas son répulsion de ces bassesses, il ajoutera: "Le paysage politique est pollué, très pollué, comme il ne l’a jamais été depuis l’Indépendance". Nous assistons à une grave dégradation, très malsaine!”
"Bon vivant"
“Bien vivant, mais aussi bon vivant!” dira l’un de ses proches comme pour enfoncer le clou aux détracteurs du président. Il faisait allusion à la sortie de Caïd Essebsi, vendredi soir à Hammmet pour dîner en famille dans un restaurant, comme il a l’habitude de faire chaque été.
Des voeux estompés
Ses voeux aux Tunisiens, à l’occasion de l’Aïd, le président les avaient pourtant bien présentés. C’était lors de son allocution lundi soir, en ouverture de la réunion avec les chefs des partis et organisations (9+3) clôturant la première phase des concertations engagée dans le cadre de son initiative pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. Mais, éclipsés par l’aboutissement de l’accord de principe conclu à ce sujet, et non repris la veille de l’Aïd, ils sont passés quasi inaperçus. Son absence, mercredi matin, le jour de la fête, à la cérémonie relgieuse de la mosquée Malek Ibn Anas à Carthage, a intrigué les Tunisiens. Les “âmes charitables” s’en sont emparés pour enflammer les réseaux sociaux” attisés par une publication de l’ancien president provisoire, Moncef Marzouki, sur sa page Facbook.
Habitués depuis 60 ans d’Indépendance à l’omniprésence médiatique du Combattant suprême puis de son successeur, déchu, les Tunisiens ne s’en sont pas encore affranchis. De quoi laisser planer des doutes quant à la bonne santé de leur président, véritable sport national.
Risque de déstabilisation et atteinte à l'image de la Tunisie
“C’est un processus de déstabilisation qui peut mettre en danger la sécurité nationale, soulignera Caïd Essebsi. Les auteurs des ces fausses rumeurs ne réalisent pas l’impact négative et destructeur de leur forfait sur l’image du pays à l’étranger. D’ailleurs, vous ne pouvez pas imaginer le nombre de coups de fils que j’ai reçus de la part de nombreux amis, du Maroc, d’Algérie et d’Europe, pour se rassurer sur mon état de santé!”
Retard à l’allumage et cacophonie
Il faut dire que le retard à l’allumage de son dispositif de communication n’a pas éteint à temps le feu des rumeurs. Aussi, la multiplication des déclarations de nombre de ses conseillers et membres du staff présidentiel, intervenant également au sujet de l’initiative du gouvernement d’unité nationale, a ajouté au brouillage des messages de Carthage, illisibilité, incohérence et dilution. Laissé directement exposé en première ligne, le président a dû très mal le ressentir.
A une échelle différente, il n'en est pas l'unique victime
Pointant du doigt ce processus de déstabilisation alors que la Tunisie est en pleine guerre contre le terrorisme, Béji Caïd Essebsi, n’a pas été jusqu’au bout de sa dénonciation publique. La cabale médiatique menée à son encontre n’a-t-elle pas en effet coïncidé avec celle lancée par l’un des dirigeants de son propre parti, Nida Tounès, visant le directeur général de la Sûreté nationale. Une attaque en règle qui a aussi indigné les Tunisiens, à commencer par les forces sécuritaires et leurs syndicats.
Si pour sa propre personne, le président Caïd Essebsi peut, en définitive, s’y faire, payant le prix que doit acquitter tout personnage public exposé à pareils risques, il ne saurait l’accepter, s’agissant d’une atteinte à la sécurité nationale. Il lui appartient d’intenter une action en justice afin de ne guère laisser les auteurs de ces graves et préjudiciables forfaits jouir de l’impunité et tentés par de rééditer leurs mauvais coups.
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2 Commentaires
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Les Commentaires
saz - 12-07-2016 09:51
Excusez moi et non je m'excuse!
rzouga - 12-07-2016 13:00
C'est grace à Bajbouj en personne que le pays a trouvé 80% de sa joie de vivre d'antan; les plages sont bondés; les hôtels aussi ainsi que les cafés. Ce qui manque c'est que Bajbouj fasse travailler un peu les gens.
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