Saadeddine Zmerli: La Bataille des Droits de l’Homme?
La Tunisie aurait-t-elle perdu réellement la bataille des Droits de l’Homme, comme l’affirme l’article d’Essabah du 10février 2017?
Le journaliste en coiffant son article de ce titre a réussi à interpeler autant le citoyen tunisien que le militant des Droits de l’Homme.
Ce n’est qu’en 1965, voire un peu plus tard que les droits humains sous l’effet d’une compagne internationale menée à grand train par Jimmy Carter - le futur président de Etats unis - intéresseront les Tunisiens, certains tout au moins.
En 1977, la naissance de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, la LTDH, la première et seule ONG*en Tunisie a permis la diffusion des Droits de l’Homme et leur compréhension en créant des sections dans toutes les Wilayas.
Depuis, les droits de l’Homme ont connu des hauts et des bas, des avancées et des régressions, dans leur expansion en Tunisie. La sphère publique est restée fermée et rigoureusement contrôlée à plusieurs reprises depuis des décennies. Les médias, radio et télévision étaient alors réservés aux officiels, les emplois aux sympathisants du pouvoir et les peines judiciaires encourues par les islamistes étaient lourdes et inappropriées.
Aujourd’hui de nombreux citoyens de toute condition se réclament des Droits de l’Homme, même les représentants des forces publiques qui viennent de déposer une revendication pou obtenir une organisation qui défendrait leurs Droits.
Depuis le 14 janvier 2011 les ONG foisonnent partout et dans tous les domaines. Elles jouent ainsi un rôle dans la constitution et la formations de la société civile et de son enrichissement.
En 2013, la Ligue s’est associé à l’Union générale des Travailleurs , à l’Union Tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat et au syndicat des médecins de Libre Pratique pour constituer le Quartet qui a joué un rôle de premier plan dans la transition politique de la Tunisie, ce qui lui a valu l’attribution du Prix Nobel de la paix en 2015.
Vendredi dernier, soit le 17 février, La Tunisie a été élue membre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour la période 2017-2019 , en raflant le plus grand nombre de voix, soit 189 voix sur un total de 193.
Cette élection réaffirme le capital « de confiance et la bonne réputation dont bénéficie la Tunisie à l’échelle internationale et elle témoigne de l’estime et de la considération que porte la communauté internationale au pays pour les avancées réalisées sur la voie de la transition démocratique et la promotion du dispositif des Droits de l’Homme ».
En conclusion, concernant les droits de l’Homme le terme semble inapproprié, voire excessif. En vérité, l’on ne peut affirmer de manière sentencieuse la défaite ou le triomphe des Droits de l’Homme, qui restent un combat de tous les jours.
Saadeddine Zmerli