News - 09.05.2017
Comment Béji Caïd Essebsi prépare son grand discours de ce mercredi
Personne, même parmi ses proches conseillers, ne sait exactement ce que dira le président Béji Caïd Essebsi, demain mercredi dans son discours tant attendu. Cultivant le secret, comme il l’avait fait pour son interview télévisée, le 2 juin dernier, pré-annonçant le départ du gouvernement Habib Essid, il entretient le suspense.
Le choix du Palais des Congrès n’est pas fortuit. Il lui permet de sortir du cadre habituel du palais présidentiel de Carthage et de prendre la parole à partir d’un autre lieu emblématique. La salle est plus spacieuse, permettant d’accueillir convenablement les 800 invités attendus, parmi les élus de la nation, les membres du gouvernement, des dirigeants de partis et d’organisations nationales, des représentants de la société civile et des figures nationales. La retransmission en direct par les stations radio et chaînes de télévision lui donnera sans doute plus de vivacité et draînera une large audience.
L’opportunité de cette adresse à la nation a commencé à germer dans l’esprit du président Caïd Essebsi à l’issue de sollicitations pressantes reçues de diverses parties, indiquent ses proches. Elle s’est confirmée lors d’audiences accordées à des personnalités. Dans la solitude du pouvoir au sommet de l’Etat, il lui restait à la concevoir, l’affûter.
Comme à son accoutumée, BCE a demandé à ses conseillers des notes sur nombre de questions puis en a débattu de vive voix avec eux. Il a également reçu des personnalités pour les écouter et les sonder quant aux solutions appropriées.
Mardi matin, arrivé au bureau vers 7 heures, comme chaque jour, il s’est isolé toute la matinée, révèlent ses proches, pour peaufiner le contenu du discours qu’il « improvisera ». Un seul visiteur figurait à son agenda : le chef du Gouvernement, Youssef Chahed, qu’il recevra à 11h30. L’a-t-il mis dans la confidence ? « Ce n’est pas le style de BCE, affirment ceux qui le connaissent de près. Quelques pistes de son discours, mais pas toutes. »
Soucieux de préserver l’effet d’annonce, le président Caïd Essebsi est conscient des enjeux que comporte cette prise de parole solennelle. Il doit assurer et ne guère décevoir.