Riadh Mouakhar et Mehdi Ben Gharbia doivent-ils démissionner du gouvernement?
Un ministre cité en justice est-il dans l’obligation, du moins morale et politique de remettre sa démission au chef du gouvernement ? Les cas de Riadh Mouakhar et Mehdi Ben Gharbia, récemment mis en exergue pose la question avec insistance. Pour le ministre des affaires locales et de l’environnement, une information est ouverte à son encontre au sujet du recrutement d’un contractuel condamné en première instance. Quant à Mehdi Gharbi, s’il n’y a pas d’affaires contre lui en justice, comme il le clame, ce sont les accusations portées à son adresse par Yassine Brahim qui défrayent la chronique. Alors, quelle conduite tenir dans pareils cas ?
Nombre d’amis de Mehdi Ben Gharbia lui ont conseillé de défendre son honneur devant la justice, soit en portant plainte contre les accusations publiquement lancées, soit en se mettant à la disposition de la justice s’il en est poursuivi, à titre à titre personnel. Preuve de confiance en son innocence et pour ne causer aucune gêne au chef du gouvernement et à ses collègues, il doit se présenter devant les magistrats en homme libre et non en tant que ministre, lui recommandent certains. Ce n’est pas l’avis de plusieurs membres du gouvernement. « Mouakher n’est pas le seul ministre poursuivi en justice pour des actes relevant de sa gestion. Ben Gharbia, si avéré, aussi, affirme à Leaders un ministre. Aujourd’hui, pour un oui ou pour un rien, nombreux sont les Tunisiens qui saisissent le procureur pour faire citer à comparaître un ministre. Qu’il s’agisse d’une simple délimitation territoriale d’une délégation, d’un échec dans un concours de recrutement, d’une non-obtention d’un marché public, ou autre, les citoyens n’hésitent plus à déposer plainte contre le ministre, souvent nommément. »
« s'il doit recenser tous les cas concernés et leur appliquer la règle de la démission automatique, le chef du gouvernement devra procéder à un remaniement chaque mois... commente avec humour un connaisseur. La démission d’un membre du gouvernement doit être exigée et obtenue en cas de condamnation, seulement, estime-t-il.