L'absentéisme parlementaire : trop, c'est trop !
Ce n’est pas la première fois que les médias fustigent l’absentéisme parlementaire. On a même fini par nous en accommoder. Mais trop, c’est trop. Samedi 8 juillet, trois séances d’audition publique de ministres étaient programmées. Les départements concernés étaient l’industrie et le commerce, la culture et l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’éducation nationale, autant dire, trois secteurs-clés. Les ministres étaient là prêts à se soumettre au feu roulant des députés, sauf que 209 d’entre eux n’étaient pas là. Imaginez un instant le contraire. Un hémicycle bondé et des ministres qui leur auraient fait faux bond. On auraient certainement entendu des vertes et pas mûres dans la bouche des Tebbini, Amroussia et compagnie sur le manque de sérieux des ministres et peut-être réclamé leur démission pour avoir traité nos chers députés d'une manière aussi cavalière.
Ce lundi, trois réunions de commissions étaient prévues, elles ont été annulées. 4 députés seulement étaient présents à l'une d'elles. Selon Bawsala. Depuis le démarrage de la 3e session parlementaire, le nombre d'heures perdues pour les réunions des commissions parlementaires atteignait 351 heures 32 minutes et 32 heures pour les commissions spéciales. La présidence de l'Assemblée avait bien décidé des retenues sur les indemnités des députés abstentionnistes, mais a dû faire machine arrière devant le tollé provoqué par cette mesure.
L'abstentionnisme parlementaire n'est pas une exception tunisienne, mais partout ces retenues ont permis d'atténuer ce phénomène. Pourquoi ne pas les réactiver ?