Moncef Belhadj Amor: Ancien ministre
«  Je  tiens à rendre un vibrant hommage à vous qui n’avez cessé de lutter  pour le triomphe des justes causes nationales. Vous êtes un exemple  d’honnêteté, de compétence et conscience professionnelle, de courage, de  dévouement absolu à la nation, au peuple, le petit peuple tout  particulièrement. Je souhaite que le pays possède de plus en plus  d’hommes comme vous et je vous souhaite un avenir digne de vos  admirables qualités ce qui vous permettra de rendre, comme vous l’avez  fait ces dernières années les plus grands services au Pays et au Peuple  que vous servez ».
Moncef  Bel Hadj Amor est tout entier dans le vibrant hommage que lui rendit,  le père du Cambodge moderne, le prince Norodom Sihanouk au terme de sa  mission dans ce pays, sorti exsangue d’une longue et cruelle guerre  civile et qu’il avait réussi à remettre sur pied en une décennie grâce à  ses qualités d’organisateur hors pair. Il sera d’ailleurs très fier de  se voir décerner par Hun Sen, Premier Ministre, la Médaille de  Commandeur de l’Ordre de Coopération et de l’Amitié « en reconnaissance  de la qualité de ses performances et de ses mérites dans  l’accomplissement de son travail d’assistance à la réforme  et au  développement des travaux économiques et financiers du Royaume du  Cambodge ». Car l’œuvre accomplie par notre compatriote a été  titanesque.
Témoignage du Ministre d’Etat et Ministre de l’Economie et 
des  Finances au Cambodge : « le travail accompli et l’esprit d’abnégation  avec lequel M. Moncef Bel Hadj Amor a mené [sa mission], il l’a fait  grâce à une formation de base solide et à sa grande expérience  diversifiée ayant su lier la connaissance technique à une sensibilité  éprouvée aux affaires de la cité.  A mes côtés, et par son travail, il a  représenté la mémoire du Ministère. Les qualités humaines dont a fait  preuve M. Bel Hadj Amor ne sont pas moindres, une disponibilité totale  de tous les instants, une entente sans faille avec les responsables et  agents de tous niveaux, une grande loyauté envers le Cambodge et ses  institutions».
Un grand commis de l’Etat
Moncef  Bel Hadj Amor s’est éteint en mai dernier à 78 ans. Au côté de feu Hédi  Nouira, il avait, en sa qualité de Secrétaire général  du Gouvernement,  contribué à la modernisation de l’administration tunisienne et au  renforcement de ses structures. Il apportait un soin particulier, comme  le souhaitait le premier Ministre, à la bonne préparation des conseils  ministériels sur la base de notes approfondies, et assurait aux  décisions prises, un suivi rigoureux, ce qui était alors une innovation.  Plus encore, il avait entamé la vaste œuvre de réforme du  fonctionnement administratif, des rouages et des procédures, plaidant  pour une déconcentration progressive mais totale et une décentralisation  des pouvoirs au profit des régions. Il réforma les structures des  administrations centrale, régionale et communale, et structura le  contrôle de l’administration publique en ce qui concerne les  attributions des Ministères et les procédures et formalités de mise en  œuvre. Sous sa direction, a vu le jour la réforme en profondeur de la  Fonction Publique portant sur les statuts et les carrières, les  rémunérations des fonctionnaires et des agents des entreprises  publiques, et le régime de prévoyance sociale et de retraite. Il mit en  chantier les grandes réformes de la loi organique du budget, y compris  la mise en place des procédures techniques, le calendrier du budget, le  contrôle des dépenses, et les procédures fonctionnelles du Trésor - il  travailla d’ailleurs à l’amélioration des relations entre le Trésor et  la Banque Nationale. Il participa activement à la conception et à  l’élaboration de projets de loi, décrets et circulaires d’application en  matière de finances publiques et de fiscalité.
Une nouvelle vision de l’aménagement du territoire
L’assistance à la réforme et au  développement des travaux économiques, financiers et sociaux fut un  autre aspect  de son champ d’intérêt. Il participa à un grand nombre de  séminaires et conférences et représenta l’Etat au sein de plusieurs  sociétés nationales et économiques. Il encouragea également le  développement des formations scientifiques et techniques et fut l’un des  pionniers de l’introduction de l’informatique dans l’administration  centrale - fortement encouragé en cela par un Haut Gradé de l’armée qui  deviendra plus tard  Président de la République Tunisienne. 
  
  A la tête du ministère de l’Habitat, pour la première fois détaché de  celui de l’Equipement, il avait à cœur de promouvoir une nouvelle vision  de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, lançant un vaste  programme de construction de logement sociaux. Il amorça aussi l’étude d  un projet de promotion de l’utilisation de systèmes innovateurs pour  l’économie d’énergie. 
  Sa carrière comprenait aussi un aspect international. Outre ses missions  en Mauritanie et au Cambodge, il dirigea des négociations financières  avec des pays étrangers et des organisations internationales.  Il fut  Gouverneur suppléant de la Banque Mondiale pour la Tunisie. Il participa  à de multiples conférences et séminaires à l’étranger (par exemple au  Canada, aux Etats-Unis, au Pérou, en Suède, et dans nombre de pays  arabes et asiatiques), ainsi qu’à l’élaboration de plans de  développement
   
   Un père avant tout
Mon  âme faisait corps avec la sienne ; je me souviens q’il était le  parangon de toutes les vertus paternelles, par l’aperception  bouleversante qu’il avait  de l’instinct filial, apanage de son humanité  et de sa sagesse, toujours attentives et lénifiantes.
  
  Il fut l’âme, l’antre, l’âtre de notre foyer...Et l’essence, le substrat de mon bonheur.
  
  Nom seulement, son image mais également ses pensées, sa réflexion, sa  moralité demeurent au plus profond de mon être, l’anthèse des fleurs  précieuses et immarcescibles du souvenir 
permanent, irrésistible qui m’imbibe et qui transcende l’action éversive du temps.
   Dorra Belhadj Amor   
   
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