Ahed Tamimi a 17 ans le 31 janvier… la jeunesse palestinienne du Soumoud, cible d’Israel !
Il y a quelques mois, l’armée israélienne visait les genoux des jeunes Palestiniens manifestant contre l’occupation pour créer une charge supplémentaire pour les familles.
Actuellement, elle vise la tête et fait « des cartons » sur ces jeunes.
En embuscade le 25 janvier 2018, l’armée israélienne a logé une balle dans la nuque de Muhyl ar-Rahman, 16 ans, alors qu’il rentrait chez lui, à Burqa, près de Naplouse. C’est le dernier divertissement à la mode chez les soldats israéliens postés près des villages palestiniens. Massacres racistes qui rappellent ceux du colonialisme, ceux de Deir Yassine et ceux de Sabra et Chatila.
De plus, le mardi 30 janvier 2018, Laïth Abou Naïm, 16 petits printemps aussi, originaire du village d’al Moughayyer, a été arraché à la vie par une balle en pleine tête, assassiné par la soldatesque israélienne. « Un carton ». Comme sur un stand de tir !
C’est le huitième jeune, assassiné par l’armée d’occupation depuis le début de 2018.
Une famille palestinienne dans les griffes du Shabak !
Ahed Tamimi a aujourd’hui 17 ans. Triste anniversaire pour cette résistante palestinienne ! Mais il est sûr que le million de signataires qui demande sa libération lui va droit au cœur dans cette sinistre prison d’Ofer, à Hasharon, en dehors de sa Cisjordanie natale, en contravention avec le droit international (Convention de Genève). Elle est en prison depuis le 19 décembre 2017 pour avoir giflé un mercenaire sioniste et suite à la balle, en pleine tête, reçue par son petit cousin Mohamed qui a eu le crâne défoncé mais a miraculeusement échappé à la mort.
Elle a été arrêtée, de nuit et par des soldats lourdement armés, dans son village de Nabi Saleh, une oriflamme éclatante du courage et de la détermination de la résistance à l’occupation. Elle a été interrogée sans relâche depuis son arrestation illégale, en l’absence de ses parents ou d’un avocat. Son avocate affirme qu’elle a été maltraitée lors de son interrogatoire. Car c’est ainsi que procède « la justice sioniste ». En tordant le cou à toutes les règles de droit. En séparant Ahed de sa mère, placée dans une autre cellule de la prison.
Ahed a le courage d’affronter l’armée d’Israël à mains nues car les colons de Halamish - défendus par l’armée sioniste - ont amputé de moitié la terre de son village et volé sa source d’eau depuis 2007. Ahed n’oublie pas non plus que deux Tamimi, Mustapha et Rouchdi, ont été assassinés par Israël.
Comme on le voit, les services secrets sionistes (Shabak) concentrent leur haine, leur bile et leurs représailles sur la famille Tamimi et sur Nabi Saleh. Ils retiennent dans leurs geôles Manal Tamimi, la tante d’Ahed, ses deux cousins Mohamed et Oussama, ainsi que sa mère Narriman, emprisonnée le même jour que sa fille. Elle avait été blessée à la jambe et plusieurs fois jetée en prison. Quant à son père, Bassam, il a purgé trois ans de prison et a été reconnu comme « prisonnier de conscience » par Amnesty International.
Ahed, en ce jour anniversaire, croupit en prison car, de report en report, « la justice israélienne » veut charger au maximum la jeune héroïne palestinienne. Le procureur a requis à son encontre 12 chefs d’inculpation. Elle encourt sept ans d’enfermement.
Ahed fait perdre la tête a Israël
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé sa profonde préoccupation quant à la détention de cette enfant sous interrogatoire depuis près d’un mois. James Heenan, le chef du Bureau du Haut-Commissaire dans les territoires occupés, a déclaré, se référant à la protection spéciale des enfants en droit international : « Nous avons des doutes en particulier sur la nécessité de la maintenir en détention en attendant le procès. »
La frénésie punitive d’Israël à l’endroit d’Ahed rappelle que la jeunesse paie un bien lourd tribut à la vindicte sioniste de l’armée dirigée par le moldave Liberman que les défenseurs de la jeune Palestinienne mettent hors de lui. Entre 500 et 700 jeunes sont jetés en prison chaque année en Cisjordanie. A l’heure actuelle, au moins 350 mineurs restent enfermés dans les geôles de Netanyahou pour avoir lancé des pierres. Ils subissent toutes sortes de violences lors de leurs arrestations, lors des interrogatoires et au cours des transferts. Isolement en cachot, tortures, privation de sommeil et de nourriture, menaces de sévices sexuels ou de lâcher les chiens… sont leur lot quotidien.
Israël aussi populaire que la Corée du nord
Le regard accusateur et téméraire d’Ahed, sa frimousse d’adolescente et ses longs cheveux blonds, mettent Israël sans dessus-dessous et lui font perdre la raison ! Le quotidien Haaretz (24 janvier 2018) a en effet révélé qu’une commission parlementaire spéciale s’est très sérieusement penchée - mais secrètement - sur la question de savoir si les différents membres de la famille Tamimi étaient réellement apparentés. Racistes, ces députés israéliens partaient du principe : « des Arabes blonds, à la peau claire et aux yeux bleus, il y a anguille sous roche. Les Tamimi ne peuvent former une seule et même famille : ils ont embauché des acteurs, pour nous faire un Pallywood ».
En ce jour anniversaire qu’Ahed passe en prison, l’Israélien qui a brûlé vif un Palestinien est, lui, libre… après six petits mois en prison ! « Justice » à l’israélienne !
Mais l’accumulation des crimes israéliens ne laisse pas indifférent le monde. D’après la BBC, Israël est, avec la Corée du Nord, le pays dont la popularité est la plus basse dans le monde.
A l’heure actuelle, plus d’un million de personnes réclament la libération d’Ahed Tamimi.
L’Afrique du Sud a dégradé la représentation diplomatique d’Israël et déclare que ce pays a fait revivre l’apartheid en Cisjordanie.
L’Irlande s’apprête à voter une loi interdisant le commerce avec les colonies dans les territoires occupés.
Le Danemark a voté, à une très large majorité, une loi pour boycotter les entreprises qui font affaire avec les implantations israéliennes en Cisjordanie et sur le Golan, entreprises qui figurent sur la liste noire que s’apprête à publier l’ONU. Ce qui consiste un précédent pour les autres pays européens et même pour le Parlement Européen. Au Parlement danois, seule l’extrême droite fasciste et nazie a voté contre le projet de loi. Grâce à Donald Trump, on peut être aujourd’hui antisémite mais ce n’est pas grave si on est pro-Israël ! C’est ainsi que Netanyahou a établi des alliances puantes avec l’extrême droite en France, en Italie, en Hollande, en Norvège, en Autriche, en Allemagne….
Au final, c’est le Soumoud des jeunes Palestinien(ne)s comme d’Ahed Tamimi qui a conduit à cette mobilisation contre l’occupation en Afrique du Sud, au Danemark et en Irlande notamment. Leurs martyrs et leurs souffrances sont autant de crimes que l’Humanité enregistre en vue du passage devant la justice de ces criminels israéliens sans foi ni loi.
Mohamed Larbi Bouguerra