Les révélations de Chédly Ayari devant la commission des Finances de l'ARP
Lors de l'audition, mercredi, des membres de la Commission Nationale d'Analyses Financières, le gouverneur de la BCT et président de cette commission a révélé que celle-ci avait adressé entre 50 et 60 correspondances au gouvernement pour le mettre en garde contre d'éventuelles classifications régionales de la Tunisie dans divers domaines par des institutions internationales comme la GAFI. La commission a reçu des engagements fermes du gouvernement pour remédier à certaines lacunes portant sur 5 points. Il a ajouté que notre pays avait des appréhensions quant aux résultats de la réunion de Buenos Ayres qui s'est tenue fin octobre-début novembre 2017. C'est que la Tunisie était déjà inscrite depuis le mois de novembre 2016 sur la liste des pays dont les dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme présentent des déficiences stratégiques établie par le Groupe d’action Financière (GAFI). Effectivement, cette décision a été validée lors de la réunion tenue dans la capitale argentine. L’évaluation portait sur le degré de conformité technique de notre système LBA/FT aux normes internationales d’une part et sur son efficacité d’autre part. Les conclusions sur ce second aspect étaient particulièrement négativers ce qui explique l’inscription de la Tunisie sur la liste précitée. Pour sortir de cette liste la Tunisie a dû signer un engagement politique d’exécuter un plan d’action qui couvre divers aspects de son dispositif avant janvier 2019 et le fera sous suivi rapproché du GAFI Moyen-Orient/Afrique du Nord.
Le 7 février le Parlement européen a décidé de classer la Tunisie parmi sur la liste des pays dont les dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme présentent des déficiences stratégiques. Un vote que Chédly Ayari a qualifié d'inattendu.Et que de nombreux députés ont dénoncé. Mais le il a tenu à souligner que le gouvernement tunisien s'est engagé de sortir le pays de la liste noire au cours de l'annér 2018 et de trouver une solution à ce dossier. Les experts tunisiens considèrent pour leur part que notre pays s'est conformé d'ores et déjà à 26 conditions sur un total de 40 émises par GAFI lors de sa dernière évaluation, devançant plusieurs pays européens et arabes.
Lire l'article de Samir Brahimi
Secrétaire général du CIPED
Ancien président du Groupe d’Action Financière Moyen Orient/ Afrique du Nord