Noureddine Tabboubi, le syndicaliste qui sait poser les vrais questions qui se posent aux Pme (Album Photos)
Au cours d’un Forum national sur les PME qui s’est tenu jeudi à Tunis, sur le thème : « L’industrie et les Pme, une garantie du développement économique », le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi a appelé à une révision du modèle de développement en vigueur depuis les années 70. Il est devenu selon lui, «un frein au développement économique et un facteur de dégradation du climat social». A cet égard, il a souligné que la révolution est une illustration éclantante de l’échec de ce modèle. Deux ans après, l’institution du contrat social est venu confirmer la volonté des partenaires sociaux à adopter un modèle qui soit le fruit d’un travail solidaire capable de créer de la valeur ajoutée et d'un développement inclusif susceptible de créer davantage d’emplois. Il a ajouté que l'industrie tunisienne avec ses succès et ses échecs est en mesure de tirer les enseignements du passé et de faire son profit des expériences comparatives.
Faisant un état des lieux, il met l'accent sur l'importance des Pme dans notre pays : « le tissu industriel tunisien comprend 5426 entreprises qui emploient 10 ouvriers et plus dont 2373 entreprises totalement exportatrices. Dans sa totalité, le secteur emploie 506.983 personnes des deux sexes où les les Pme représentent 90% de l'ensemble des entreprises en activité». Il explique cette prédominance par les avantages qu’elles procurent, notamment au niveau de l’allègement de la pression du marché de l’emploi, son apport à l’équilibre régional, sa contribution à à aider les grandes entreprises en fournissant des produits semi-finis, en se chargeant du service après-vente.
Néanmoins, il déplore la persistance des difficultés en amont et en aval auxquelles elles sont en butte et qui handicapent lourdement leur développement, notamment l'insuffisance des crédits, la lourdeur des procédures administratives, surtout, les lenteurs dans le traitement des dossiers qui sont parfois rejetés purement et simplement pour différentes raisons notamment la corruption, les difficultés à faire face à la concurrence extérieure, le manque de qualification de la main-d'oeuvre.
Pour y remédier, Noureddine Taboubi propose :« Il faut une mise à niveau sur le plan de la qualité mais aussi oeuvrer pour une améioration du climat social dans l'entreprise. Il est indubitable que les aspirations de la Pme à améliorer la qualité, l'amèneront nécessairement à s'intéresser davantage aux ressources humaines, à l'ergonomie, à la formation, au recyclge du personnel, aux relations du travail, à la transparence, au respect des ses engagements, à la rationalisation des recrutements, autant dire consacrer une culture de la qualité. Pour le président de l'Ugtt, ce sont-là les préalables à une augmentation de la valeur ajoutée et l'émergence d'un nouveau modèle de dd développement». A charge pour l'Etat d'imposer la primauté de la loi.