Awatef Dali poussée à quitter la chaîne TV Watania 1
Quelle désinvolture ! Juste la veille-même du ramadan, mois de forte audience télé par excellence, le président par intérim de la Télévision tunisienne, Abderrazak Tabib décide, sans crier gare, de se séparer de sa principale collègue Awatef Dali, directrice de la première chaîne Watania 1. Pris dans l’effervescence des derniers préparatifs, il a laissé libre cours à son ire. Il n’en fallait pas plus pour inciter Saghrouni à jeter l’éponge et à demander d’être relevée de ses fonctions. Depuis le 25 octobre dernier, cette productrice qui aligne 24 ans d’expérience à la télévision, économiste de formation, doublée de spécialiste (mastères) en communication politique et Tics, avait accepté de présider aux destinées de la 1ère chaîne, suscitant l’adhésion des équipes. Dans cette grande bâtisse qui a vu succéder à sa tête depuis janvier 2011 pas moins de 7 PDG, tout est devenu complexe et compliqué. C’est un véritable miracle que la lucarne des deux chaînes publiques (1 & 2) continue à afficher des images et attirer des téléspectateurs. Chaque jour est à lui seul une nouvelle prouesse.
Dans cet équilibre bien difficile à tenir, le rôle du PDG est essentiel pour que la machine continue à fonctionner. A cet exercice guère aisé, Abderrazak Tabib devait faire ses preuves. Il y était nommé il y a deux mois et demi, le 30 mars dernier, pour assurer l’intérim, d’un autre intérimaire (Abdelmajid Mraïhi qui avait fait du bon travail). Sa mission est de tenir la maison en attendant le choix d’un commun accord par la HAICA et la présidence du gouvernement d’un titulaire de plein droit. L’ultime échéance qu’il devait réussir, c’est le ramadan. Malgré la modestie des moyens alloués, une bonne programmation a pu être conçue et une production de qualité préparée, prête à être diffusée.
Des détails de dernière minute surgissent inéluctablement. D’ultimes ajustements sont nécessairement à faire. Il suffit de garder son sang-froid, de valoriser les équipes et de les laisser travailler en les aidant à résoudre les problèmes qui surviennent. Ça n’a pas été le cas. L’intérimaire, de l’intérimaire exerçant ses fonctions, sur la base d’un simple communiqué, sans la moindre nomination officielle dument publiée au JORT, se permet d’agir à sa guise. En a-t-il référé à ceux qui l’avaient installé à ce poste et obtenu leur accord ? Qui a-t-il pour remplacer Saghrouni ? L’improvisation continue.
Au-delà du cas de Awatef Dali, c’est toute la gestion calamiteuse de l’audiovisuel public qui pénalise les Tunisiens, alors qu’ils paient directement de leur poche (sur la facture Steg) la redevance Radio-Télévision les millions de dinars en dotation d’équilibre aux Etablissements de Radio et de Télévision.