Exclusif - Tout sur la visite de Jean-Yves Le Drian et son tête-à-tête avec Béji Caïd Essebsi (Album photos)
Cinquième visite de Jean-Yves Le Drian dimanche dernier, en Tunisie, depuis qu’il est ministre de la Défense, puis actuellement de l’Europe et des Affaires étrangères, un pays où il sera le plus allé. A chaque fois, c’est plus dense, plus intense, lâche son entourage. Sur son chemin vers la Libye où il s’est rendu ce lundi matin, le chef de la diplomatie française a tenu à s’arrêter dimanche après-midi à Tunis rencontrer son homologue Khemaies Jhinaoui, et s’entretenir avec le président Béji Caïd Essebsi ainsi que le chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Le Drian a transmis à Caïd Essebsi une invitation du président Macron au Forum de la Paix, en novembre prochain à Paris, apprend Leaders de bonne source. Il a annoncé qu’il reviendra à Tunis, tout début octobre prochain dans le cadre du suivi des engagements présidentiels en faveur de la Tunisie et co-présider l’ouverture du Forum de la Mer à Bizerte. Aussi, il a révélé la mise en place le 25 octobre prochain d’un Conseil tuniso-français de grands élus municipaux en appui aux nouveaux conseils municipaux et au pouvoir local. Mais, rien n’a filtré quant au tête-à-tête de 15 minutes entre Caïd Essebsi et le Drian à l’issue de l’entretien de plus d’une demi-heure en présence de la délégation française.
De source française, Leaders apprend que la situation intérieure tunisienne avec ses complications et ses polémiques n’a nullement été évoquée lors des divers entretiens. « La Tunisie était exemplaire en affichant sa sérénité et sa détermination dans ce qu’elle entreprend de plus important. L’entretien avec Jhianoui a été dense et remarquable. Entre les deux, il ‘y a désormais une relation personnelle solide, confie-t-on. Décryptage.
« L’audience dimanche après-midi à Carthage a été exceptionnelle en terme des liens personnels, au-delà de l’officiel, qui unissent Jean-Yves Le Drian et le président Caïd Essebsi, confie à Leaders un membre de la délégation française. La situation en Libye, la possibilité de faire aboutir les accords de Paris quant à la tenue à temps des élections projetées ont été à l’ordre du jour. Le ministre apprécie à sa juste valeur l’accompagnement qu’entreprend la Tunisie pour la sortie de crise en Libye et la fine connaissance du président Caïd Essebsi du dossier. L’entretien a été l’occasion d’un partage des constats et d’un large échange des points de vue. »
Caid Essebsi à Paris, en novembre prochain
« Les relations bilatérales entre la Tunisie ont également été évoquées lors de cette audience, poursuit notre source française. Le ministre a transmis à cette occasion au président Caïd Essebsi une invitation du président Emmanuel Macron au Forum de la Paix qui se tiendra les 11 et 12 novembre prochain à Paris, à l’occasion du centenaire de l’Armistice. Les questions de coopération économique et sécuritaire, de soutien à la jeunesse et d’appui de la transition démocratique ont été également évoquées. »
Un conseil des grands élus
« S’il suit attentivement l’évolution remarquable de la situation en Tunisie, commente à Leaders la même source, c’est que Jean-Yves Le Drian y trouve de vrais sujets de grande portée : la démocratie, les valeurs, l’indispensable accompagnement économique, les réponses à apporter aux jeunes, aux populations défavorisées... En appui à la décentralisation et au pouvoir local, la Tunisie et la France ont convenu de mettre en place un conseil des grands élus qui réunira le 25 octobre prochain à Tunis des élus français et tunisiens. L’idée est de créer un laboratoire municipal d’idées et d’initiatives.»
L’entretien entre le président Caïd Essebsi et le ministre Le Drian s’est déroulé en présence des deux délégations pendant près d’une demi-heure. Il s’est prolongé d’un tête-à-tête dont rien n’a filtré.
Toujours à Carthage, mais, à quelques encablures du Palais présidentiel, Jean-Yves Le Drian a été reçu peu après 18 heures à Dar Dhiafa par le chef du gouvernement, Youssef Chahed. « C’était très concret sur des sujets économiques, la migration circulaire, etc. », confie notre source.
Ce n’était ni notre intention, ni celle de nos hôtes
La situation interne en Tunisie a-t-elle été évoquée ou du moins fait l’objet d’allusion lors de l’un ou l’autre de ces deux entretiens ? « La Tunisie était exemplaire en affichant un visage serein et déterminé dans tout ce qu’elle entreprend, tant sur le plan économique, que des grandes réformes ou encore de la lutte contre le terrorisme, répond notre source. Nous ne sommes pas rentrés dans la politique intérieure, ses complications et ses polémiques. Ce n’était ni notre intention, ni celle de nos hôtes. Nous nous sommes concentrés sur des questions essentielles.
Taoufik Habaieb
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