Ali Kooli : Le contrôle des changes a fait faillite en Tunisie, arrêtons les sparadraps, osons les vraies mesures (Album Photos)
Banquier, Ali Kooli, qui aligne une longue expérience à la tête de grandes banques en Tunisie et à l’étranger sait bien de quoi il parle. Censé parer à la fuite des capitaux, le code des changes appliqué en Tunisie s’avère constituer un frein à l’investissement extérieur et au rapatriements des avoirs gagnés à l’étranger. Prenant la parole lors du panel consacré à la réforme du change, vendredi matin aux Journées de l’Entreprise 2018, en présence du gouverneur de la Banque centrale, Marouane El Abbasssi, le directeur général d’ABC Bank, Ali Kooli a dit tout haut ce que tous pensent tous bas. Quand le dinar se déprécie de 40% en cinq ans, quel est l’investisseur étranger qui se hasardera à mettre son argent voué à la dépréciation et courir toutes les entraves de la loi sur le change, dira-t-il. Il faut avoir le courage de prendre des mesures fortes et il nous faut les accepter. Arrêtons les sparadraps et autres analgésiques, préparons-nous à supprimer le code des changes, tout en mettant les garde-fous nécessaires.
C’est aujourd’hui le moment, plaidera Ali Kooli. Il y a beaucoup d’argent, en dinars et en devises qui sont soit thésaurisés ou en circulation dans les circuits parallèles en dehors des banques. Il va falloir s’y attaquer radicalement. Evidemment, abroger cette loi n’est pas facile. Mais, nous devons nous engager à y soutenir le gouvernement et à faire tous preuve de civisme. Applaudissements dans la salle.