ISIE : Qui veut couper le son à Hasna Ben Slimane
Quel grand luxe se paye l’ISIE juste à la veille du démarrage le lundi 2 septembre 2019 des élections : en se privant du poste de porte-parole. Celle qui a porté en sacerdoce cette fonction avec mesure et précision, Hasna Ben Slimane, en a été déchargée. Magistrate de carrière, membre du conseil de l’Instance, élue le 30 janvier dernier par l’ARP au titre de la justice administrative, elle avait été choisie par ses pairs le 13 février pour assumer une charge, certes exposée et bien visible, mais aussi redoutable. Elle s’en tirera de toute sa sérénité et son sens de la République. Quitte à déplaire à certains, envieux de visibilité médiatiques et à d’autres.
La sentence est tombée à la moscovite des temps révolus : le poste de porte-parole est purement et simplement annulé. Chacun des membres du conseil de l’ISIE est libre et loisible de s’exprimer officiellement au nom de l’Instance et de porter ses messages. Cohérence garantie ? Compétence en la matière assurée ? Dispositif d’appui qui seconde le porte-parole et lui prépare les éléments de langage indispensables, bien mis en place et totalement rôdé, capable en plus de travailler pour tous ? Pas si sûr que ça.
Inutile de vous perdre en conjectures : la question n’est pas technique, elle est politique et plus encore personnelle. Allez savoir qui et en quoi Hasna Ben Slimane dérange.
Loin de s’immiscer dans les affaires internes de l’ISIE et tout en réitérant à cette Instance le plein soutien qu’elle nécessite et mérite dans cette étape cruciale de l’opération électorale de cette automne, la voix de la sagesse lui recommande de restituer la fonction de porte-parole. Ce n’est pas son titulaire qui compte le plus, bien que c’est essentiel, mais son rôle indispensable pour la réussite du processus. Si le poste n’était pas utile, il n’aurait pas été créé dans les démocraties, tant au sein des institutions, que des partis politiques et entreprises significatives.
Point de cacophonie et de libre initiative. L’ISIE, les médias, les candidats les électeurs et les observateurs ont besoin d’un porte-parole, rompu à la tâche, à même d’exprimer en toute cohérence, transparence et fluidité, les messages requis. Pensez-y !