Elections : le scrutin de toutes les incertitudes
La saison 2019-2020 du Championnat de la 1ère Ligue de Football en est à sa 3ère journée et pourtant les Tunisiens, y compris les amateurs de football ne s’en sont pas aperçus. C’est qu’ils ont la tête ailleurs : la rentrée scolaire, la cherté de la vie, la recrudescence des braquages et surtout les élections à quelques jours du scrutin des présidentielles, bien que les Tunisiens soient gavés d’élections depuis la révolution. Jugez-en : en l’espace de trois semaines, ils sont appelés à élire leur président de la République probablement en deux tours et leurs députés. Un an plus tôt, le corps électoral était appelé à élire ses édiles. Soit huit élections en neuf ans en attendant les élections législatives prévues le 6 octobre. Avant le 14 janvier 2011, on devait attendre tous les cinq ans pour aller aux urnes et encore ne s’agissait-il que de simulacres d’élections qui étaient d'ailleurs boudées par les Tunisiens, faute de transparence et d’enjeu. Les choses ont changé depuis. Les consultations électorales tunisiennes sont les seules dans le monde arabe à être conformes aux normes internationales. C’est ce qui explique l’engouement que les élections actuelles suscitent chez les Tunisiens d’autant plus qu’elles sont indécises. Qu’il y ait eu des dépassements, ils n'ont pas porté à conséquence puisque très vite relativisés par l’ISIE. Mais il persiste un sentiment diffus d’inquiétude quant au choix des électeurs et aux perspectives de ces élections qui, loin de se dissiper, est en train de prendre de l’ampleur face à la grande inconnue : quel sera le choix des électeurs ? Et puis, il y a cette affaire Karoui qui divise les Tunisiens et empoisonne les derniers jours de la campagne électorale. Elle n'a pas fini de jeter son ombre sur tout le processus électoral.
Face à ces incertitudes, on n'a pas d'autre choix que celui de croiser le doigts et de se dire que le pire n'est jamais sûr.