Fakhfakh honorera-t-il sa promesse « de résoudre les vrais problèmes des Tunisiens» ?
A la veille de la réunion qu’il aura ce samedi avec les états majors des partis de la coalition gouvernementale, le chef de gouvernement désigné, Elyès Fakhfakh a tenu ce vendredi à Dar Dhiafa, lors d’une conférence de presse, à faire le point des consultations en cours pour la formation du nouveau gouvernement d’autant plus que le retard pris (plus d’un mois) risquait d'impacter l’économie du pays.
Ce n’est pas le cas de M. Fakhfakh qui s’est montré serein et a préféré se projeter dans l’avenir en brossant à grands traits le programme gouvernement, considérant que les 160 sièges dont dispose la coalition gouvernementale (160 voix) sont largement suffisants pour obtenir la confiance du parlement. En revanche, il s'est focalisé sur «des problèmes qui, selon lui, préoccupaient les Tunisiens comme l'économie, notamment la cherté de la vie et la sécurité».
La stratégie dévoilée par le chef de Gouvernement désigné prévoit à moyen terme une stratégie en sept axes portant notamment sur la restructuration et la numérisation des institutions de l’Etat, la réforme de l’enseignement et du secteur de la santé, la décentralisation, la modernisation de l’agriculture ainsi que la transition énergétique. Il a ajouté que ces priorités à moyen terme entrent dans le cadre d’un nouveau schéma de développement fondé sur le les investissements et la création de richesse. Il a expliqué que «les investissement qui seront engagés devront garantir la transition économique et sociale, selon une approche participative».
Les dix partis qui forment la coalition sont Ennahdha, le courant démocratique, le mouvement Echhab, coalition El Karama, El Badil Ettounsi, Afek Tounès, Machrou Tounès, Tahia Tounès, nida Tounès et la Mouvement Populaire Républicain. Interrogé sur l'absence de Qalb Tounès, le chef de Gouvernement désigné a déclaré que l'absence de ce mouvement de la liste des partis qui soutiennent le gouvernement ne doit pas être interprétée comme un acte d'ostracisme, mais que sa conviction est qu'une «démocratie saine a besoin d'une opposition forte», tout en reconnaissant que le mouvement Ennahdha ne partageait pas son point de vue, mais qu'il ne s'en départirait pas.