Pour défendre son honneur et celui de ses collègues, Moncef Bâati demandera-t-il à être auditionné par un jury d’honneur et une commission parlementaire ?
Taxé de « manquement professionnel » et accusé de « faute grave », Moncef Bâati, ambassadeur représentant permanent de Tunisie auprès de l’ONU à New York, limogé, se lavera-t-il de l’affront qui lui est publiquement et officiellement fait par son ministère et la présidence de la République. Pour ce diplomate chevronné qui aligne près de 40 ans de carrière sans faute, il n'y a qu’un seul recours possible : demander à être jugé par un jury d’honneur (composé de ses pairs, actifs et retraités) et auditionné par une commission parlementaire. Il s’agit en l’occurrence de la commission des droits, libertés et relations extérieures présidée par Samah Damak, députée de Qalb Tounès, élue dans la circonscription de Sfax. Elle comprend notamment Ridha Jaouadi, Sayed Ferjani, Zied Ladhari, Karim Krifa et Zouheir Makhlouf.
Consternation dans les rangs
Depuis sa constitution, il y a 63 ans, le 3 mai 1956, jamais le ministère des Affaires étrangères ne s’était permis de rendre public l’évaluation de l’un de ses diplomates, encore moins d’un ambassadeur, comme il vient de le faire. Son communiqué, inhabituel dans les annales diplomatiques a jeté froid et consternation dans les rangs.
Cherchez la faille
L’ambassadeur Baati n’agit pas seul à New York. Il est à la tête d’une équipe, renforcée avec l’entrée au conseil de Sécurité, composée de diplomates de longue carrière. Il est en effet secondé par un ambassadeur représentant permanent adjoint, Tarek Ladab, ancien ambassadeur à Oman, et directeur des organisations et conférences arabes et islamiques, Adel Bellagha, Riadh Ben Slimane et Ali Cherif qui sont à leur deuxième affectation à New York, Nasreddine Naouali (spécialiste de la question palestinienne), Kaouther Chelbi (Communication), Moez Laaouani, Nesrine Mansouri et autres pointures de la diplomatie tunisienne. A Tunis, Holla Bachtobji, directeur général pour les Organisations et conférences internationales et grande spécialiste de l’ONU, ainsi que toute une équipe ad-hoc, disposant en outre d’une salle d’opérations en liaison directe avec notre mission à New York, assurent un suivi continu. Ont-il tous failli eux aussi à leur mission ?