Un nouveau livre de Mansour Moalla - Sortie de crise et union nationale: pourquoi et comment? (Vidéo)
Jamais des réflexions sur le régime politique et le mode de scrutin les plus appropriés pour la Tunisie, écrites depuis début 2011, ne trouvent aujourd’hui toute leur pertinence comme nous le rappelle le nouveau livre de Mansour Moalla. Sous le titre de «Sortie de crise et union nationale: pourquoi et comment?», cette compilation d’une cinquantaine de ses tribunes publiées au fils des mois dès le premier numéro du magazine Leaders, paru en juin 2011, offre une analyse à chaud des grands choix stratégiques qui se posent à la Tunisie. Faut-il opter pour un régime présidentiel, privilégier un vote uninominal pour choisir un seul candidat par petite circonscription, imposer un seuil électoral conséquent à même de dégager une majorité nette habilitée à gouverner, dans l’alternance... Elle recense également des propositions judicieuses pour la relance économique et le redressement des finances publiques. Avec le recul du temps, on s’aperçoit que tant d’idées avancées alors par Mansour Moalla trouvent aujourd’hui leur pleine justification.
La présentation de l’ouvrage, préfacé par le Professeur Abderrazak Zouari, Professeur des Universités et ancien ministre, aura lieu ce mardi 25 février 2020, sous le haut patronage de Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie Marouane El Abasssi.
Ce livre inaugure une nouvelle collection lancée par Leaders, à l’occasion de la parution de ses 100 premiers numéros, regroupant par auteur, les écrits de ses principaux contributeurs, parus entre juin 2011 et septembre 2019. Il s’agit, outre Mansour Moalla, de Ammar Mahjoubi, Mohamed El Aziz Ben Achour, Riadh Zghal, Walid Bel Hadj Amor, Hédi Béhi et Taoufik Habaieb. Sept ouvrages sont ainsi édités en ce début de l’année 2020 et d’autres suivront. La première fournée de cette «Série 100 » de Leaders (www.leadersbooks.com.tn) comprend:
• Mansour Moalla: Sortie de crise et union nationale: pourquoi et comment?, préfacé par Abderrazak Zouari, Professeur des Universités et ancien ministre (publié avec le soutien de la Konrad Adenauer Stiftung Tunisie (KAS))
• Ammar Mahjoubi: Mélanges d’histoire ancienne, en co-édition avec Beit Al-Hikma
• Mohamed El Aziz Ben Achour: La Tunisie, la Méditerranée et l’Orient au miroir de l’histoire
• Riadh Zghal: Et pourtant, il va falloir voter, préfacé par le Professeur Abdelaziz Kacem
• Walid Bel Hadj Amor: Gouverner, n’est pas promettre, mais choisir, préfacé par Habib Karaouli, Chairman & CEO de Capital AfricanPartners Bank (CAP Bank)
• Hédi Béhi: Regards froids sur une révolution inédite, préfacé par Aly Koyta, Universitaire, Mauritanie et Tunisie
• Taoufik Habaieb: Le droit au rêve est le devoir de vigilance, préfacé par Abdelkrim Hizaoui, Professeur à l’IPSI et Président de Media Development Center.
En homme aguerri, il savait que le processus de transition serait difficile
Dans sa préface du livre de Mansour, le Professeur et ancien ministre Abderrazek Zouari écrit: «L’auteur cherche à scruter une question de fond qui l’a poursuivi, voire tracassé: comment faire en sorte que la révolution ne soit pas confisquée par les enjeux politiques partisans? Pour lui, l’avènement de la démocratie est une chance pour la Tunisie, convaincu que, si les principes de démocratie et de séparation des pouvoirs avaient été instaurés depuis l’indépendance, la Tunisie aurait été un modèle, un pays développé, une société juste et, enfin, un peuple et des citoyens libres et épanouis. (Voir le livre de l’auteur De l’indépendance à la révolution paru en 2011). Mais, en homme aguerri, il savait que le processus de transition serait difficile et engendrerait des coûts si certaines conditions n’étaient pas respectées.
A la lecture achevée de ce livre, je fus, de prime abord, saisi par la profondeur ainsi que par la cohérence de l’analyse attendues, connaissant l’homme, mais également par une question fondamentale: pourquoi les différents gouvernants et partis politiques n’ont pas suivi les conseils et les feuilles de route imaginés par une personne ayant à son actif une soixantaine d’années de vie politique et de responsabilités aussi bien dans les différents gouvernements auxquels il a participé que dans le secteur bancaire aussi bien public que privé? Je n’ai pas de réponse à cette question mais ma conviction est faite: si la classe politique tunisienne avait suivi les conseils de Mansour Moalla, la Tunisie n’en serait sans doute pas là, ingouvernable, faisant face à une situation économique dégradée et n’engageant aucune réforme structurelle d’envergure afin de faire face aux problèmes de chômage et de déséquilibre régional. Nul n’est prophète en son pays.»
Qui est Mansour Moalla
Mansour Moalla, né à Sfax le 1er mai 1930, a été notamment Ministre du Plan et des Finances, et ministre des PTT, après avoir été secrétaire d’Etat à l’Industrie et au Commerce, directeur de l’Ecole Nationale d’Administration et premier directeur général de la Banque Centrale de Tunisie (1958 – 1961). Il est diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration de Paris (Inspecteur des Finances 1956), docteur en Droit et licencié en Lettres.
Mansour Moalla est fondateur des Assurances GAT et de la BIAT (1975), ainsi que de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (1985). Il est titulaire du Grand Cordon de l’Ordre de la République et du Grand Cordon de l’Ordre de l’Indépendance (Tunisie) et Commandeur de la Légion d’honneur France).