La Fondation Dag Hammarskjöld et les valeurs partagées avec la Tunisie (Photos et Vidéos)
Stockholm – De l’envoyé spécial de Leaders, Fatma Hentati - Entre la Tunisie et Dag Hammarskjöld, il y a une longue histoire. En visite officielle en Suède, en novembre 2015, le président Béji Caïd Essebsi avait tenu à se rendre dans sa ville natale, Uppsala, pour se recueillir sur sa tombe. N’arrivant pas les mains vides, il avait alors offert à la fondation qui porte son nom une grande photo où il figure avec Hammarskjöld, en juillet 1961, en pleine guerre de Bizerte. Cette photo trône aujourd’hui au siège de la Fondation. Secrétaire général des Nations unies, Dag Hammarskjöld n’avait pas hésité à venir lui-même en Tunisie constater la tension extrême provoquée par les forces françaises à Bizerte, et les affrontements engagés, tentant de désamorcer cette grave crise. Il périra, deux mois plus tard dans des conditions encore non élucidées, en plein vol vers le Congo.
Henrik Hammargren, directeur exécutif de la Fondation Dag Hammarskjöld, revient sur ce lien privilégié avec la Tunisie. Récit.
En évoquant les relations diplomatiques entre la Tunisie et la Suède, il est intéressant pour nous de réfléchir à l’importance de la Tunisie à l’époque où Dag Hammarskjöld était à la tête du secrétariat général de l’ONU ; comme cette année, la Tunisie était alors membre du Conseil de sécurité, jouant un rôle important dans la mise en place d’une des plus importantes missions de maintien de la paix au Congo. Dag Hammarskjöld a travaillé en relation très étroite avec la Tunisie et surtout avec votre célèbre diplomate Mongi Slim, qui est devenu plus tard le président de l’Assemblée générale en 1961. Une grande amitié est née entre ces deux grands hommes de la diplomatie. Mongi Slim n’a pas hésité à se déplacer en personne en Suède pour assister aux funérailles de Dag Hammarskjöld.
Aujourd’hui, la Fondation œuvre à promouvoir la mémoire et les valeurs de Dag Hammarskjöld. Notre activité s’inscrit autour de quatre axes principaux : la défense du multilatéralisme, la défense des valeurs de la Charte des Nations unies, du rôle unique des Nations unies dans le système multilatéral, la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour les objectifs mondiaux du développement durable.
Nous mettons l’accent sur le rôle de l’Union européenne en examinant le rôle des Nations unies, qui doivent s’approprier et se repositionner pour être encore plus efficaces dans leur quête de mise en œuvre des (otages). Nous devons nous concentrer spécifiquement sur la construction et le maintien de la paix. Nous travaillons en étroite collaboration avec le système des Nations unies, avec le bureau d’appui à la consolidation de la paix et en examinant les priorités actuelles de la Tunisie et son rôle au sein du Conseil de sécurité.
Il est important de se souvenir de l’importance accordée aux femmes dans le domaine de la paix et de la sécurité, mais aussi aux jeunes. La nouvelle résolution pour 2020 à 2050 est que cette dimension peut être très importante pour la Tunisie et son rôle au sein du Conseil de sécurité. Il y a de nombreux liens entre le travail de Dag Hammarskjöld et ce qu’il a accompli en tant que secrétaire général. Il était très impliqué dans la médiation de l’événement de Bizerte.
Ce n’est malheureusement pas ce qu’il a fait de mieux, car il n’a rencontré qu’une des deux parties au conflit, la France ne lui permettant pas vraiment de jouer le rôle de secrétaire général de manière constructive, comme nous l’avons vu tant de fois. Mais pour en revenir à la situation au Congo, c’est vraiment là qu’il a eu une bonne initiative grâce notamment à la Tunisie qui a contribué à passer de la réflexion à l’action.
En 1961, lorsque la crise s’est aggravée au Congo, et surtout après l’assassinat tragique du président congolais, les choses se sont rapidement détériorées. L’ONU a dû jouer un rôle beaucoup plus actif. C’est ainsi que Hammarskjöld a fait passer le message de l’opération au Congo en réalisant cette esquisse et plus tard, Sir Brian Cart, son collaborateur le plus proche dans ce processus, a traduit cela en une sorte de moyen plus facile de comprendre les opérations. Rappelons que la Tunisie a joué un rôle primordial dans cette opération.
En 2015, nous avons été honorés par la visite d’Etat de votre défunt président. Il est venu à la Fondation, accompagné par le Roi suédois. La Fondation Hammarskjöld était l’un des endroits où il a vivement souhaité se rendre. Il avait une raison particulière pour cela. Béji Caïd Essebsi a rencontré Hammarskjöld lors de l’un de ses derniers voyages de préparation au Congo. Le défunt président n’était alors qu’un jeune homme servant comme agent de sécurité chargé de la visite de Hammarskjöld.
En arrivant à la Fondation, Béji Caïd Essebsi nous a remis cette photo, lui et Hammarskjöld se rencontrant à Tunis pour la première fois (photo). Je pense que c’était une occasion fantastique et rare de rencontrer une personne qui a connu et travaillé avec Hammarskjöld de très près.
Cette année, nous célébrons les 60 ans de relations diplomatiques entre la Suède et la Tunisie. Nous estimons qu’il y a un grand intérêt à comprendre et peut-être aussi à apprendre les uns des autres concernant le développement rapide de la Tunisie, cette jeune démocratie. C’est un développement très intéressant et très important dans la région. Nous pensons que le rôle de la Tunisie au sein du Conseil de sécurité en sera, je l’espère, le reflet à bien des égards. Nous devons en apprendre beaucoup plus sur les défis auxquels la Tunisie est confrontée et sur la manière dont elle peut être soutenue. Et bien sûr, de notre point de vue, c’est ce que nous envisageons. Nous regardons les entreprises internationales. Nous regardons le développement international, le développement durable. Et c’est aussi fondamental, extrêmement important que la Tunisie commence à s’intéresser aux changements climatiques.
Il y a donc de nombreuses possibilités d’envisager cela dans une perspective à long terme, de cinq à dix ans. Nous sommes convaincus que ce sont des domaines dans lesquels nous devrions vraiment essayer d’approfondir notre compréhension, notamment les défis communs auxquels nous sommes confrontés, à la fois en termes de soutien à l’engagement et au système multilatéral et dans ces efforts, mais aussi sur une base nationale.
Il y a des possibilités de s’engager davantage, à la fois en termes de tourisme et peut-être de recherche dans ces domaines. Mais bien sûr, la fondation ne travaille pas avec cela. Donc, pour en revenir à la compréhension peut-être plus sur la transition de la Tunisie et aussi compte tenu de la nécessité de mieux comprendre les soulèvements sociaux, les revendications et protestations que nous voyons aujourd’hui et dont nous savons aussi qu’elles seront une priorité croissante pour l’ONU. Je pense donc que ce sont des domaines qui pourraient être très intéressants à explorer.
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Une information complémentaire et éthique:Do you want to know how the handful of staff members operating from the 1960s into the 1980s at The Dag Hammarskjöld Foundation came to support and closely collaborate with people like Patrick van Rensburg, Juan Somavia, Ahmed Ben Salah, Manfred Max Neef, Pat Mooney, Graca Machel, Joseph Ki-Zerbo and many others? Or why they received a cheque for US$ 100,000 from the Dutch Minister for Development Cooperation Jan Pronk? – Put differently: how this small institution with a big name was able to turn the belief that “ideas matter” into action and visible results? Then you should read the conversation between Thomas G. Weiss and Sven Hamrell recorded by the United Nations Intellectual History Project: “In Those Days it was Fun to be a Swede”. This oral history — published on the Foundation’s 50th anniversary — is part of the Development Dialogue no. 60 providing a comprehensive and holistic look at the past, as well as a thought-provoking assessment of our present-day and future challenges. See, read and enjoy! Je vous remercie pour votre professionnalisme Tbensalah