Hajja 2010 : Lettre de La Mecque
La Mecque – Correspondance spéciale pour Leaders – Plus de 600 000 pèlerins sur les 3 millions attendus sont déjà arrivés, mardi soir, aux Lieux Saints, pour accomplir le pèlerinage. Parmi eux, les premiers contingents tunisiens ont été directement acheminés vers la Mecque, via Djeddah, précédés par la délégation médicale forte de pas moins de 80 personnes dont 28 médecins de différentes spécialités, équipés d’ambulances et de 4 tonnes de médicaments et autres produits pharmaceutiques.
Au total, Tunisair effectuera 41 rotations (dont 26 sur Djeddah) pour transporter les 10372 pèlerins (encadrés par plus de 400 accompagnateurs) qui seront répartis sur 12 résidences hôtelières. La moyenne d’âge sera cette année de 64 ans, avec cependant des écarts allant entre 22 ans (la plus jeune hajja) et 101 ans, la plus âgée. La durée des séjours est prévue pour 26 jours, et les premiers vols de retour sont programmés à partir du 20 novembre 2010.
Ambiance de ferveur et de recueillement, mais aussi beaucoup de précipitation et autant d’interprétations. Chacun, en effet y va de sa version des rites et s’érige en mufti, mais heureusement que les accompagnateurs sont-là. Dès l’envol, takbir et incantations fusent, avec une apothéose, dès l’entrée de la Mecque. L’installation dans les chambres, première grande étape ne se fait qu’au bout d’un long cheminement. Obnubilé par le départ, le Haj s’échine à tout ficeler, saluer parents et amis et se diriger vers l’aéroport, dans l’attente du décollage. Jusque-là tout est fluide. Le vol se passe bien. A l’approche du Miquat, la cohue commence pour faire les ablutions. A Djeddah, la récupération des bagages est lente, puis il faut attendre les bus. Bref, il faut compter quelque 12 à 14 heures entre le décollage de Tunis et l’arrivée à l’hôtel-résidence à la Mecque.
Justifiés selon les organisateurs par une montée en confort, les prix de base sont passés de 4000 D en 2008 à 5626 D (compter 5300 euros pour ceux qui sont pris en charge par des parents à l’étranger). On est loin du grand luxe, mais c’est acceptable. L’essentiel, n’est pas de faire du tourisme (religieux) mais d’accomplir ce 5ème rite de l’Islam.
L’émotion est forte à l’approche de la Kaaba. D’emblée, on commence par la Omra, avec le tawaf autour de ce grand cube imposant, puis le saïi, entre safa et marwa. Premier geste accompli, on part à la découverte des souks. Magasins achalandés, prix augmentant de jour en jour, et déjà, frénésie du shopping. Restaurants et fastfoods rivalisent de mets et menus, à tous les prix. Epiceries et supermarchés offrent tout ce dont on pourrait avoir besoin, aiguisant les envies. Juste en face de Beb Es-Salaam, les nouvelles tours modernes d’Abraj Mecca et Abraj Zemzem, avec des galeries commerciales et des hôtels, vous projettent dans les malls les mieux conçus au monde, où on retrouve toutes les grandes marques internationales, de Pizza Hut à Starbucks Coffe, sans parler des couturiers, joailliers, parfumeurs et selliers les plus tendance.
A chaque heure, de nouvelles arrivées. Par bus entiers, les hajj arrivent, tous émus, tous impatients d’aller au Haram mekki ! La Mecque enfle de plus en plus, tout se remplit, mais pas encore assez, en attendant le grand jour. Hajj Mabrour pour tous.