Tunisie: Quel avenir énergétique pour nos enfants?
Par Hiba Zouaghi - La Tunisie compte parmi de nombreux pays qui souffrent de crise sur tous les plans, en particulier du côté énergétique. Malgré les manifestations, les actions de sensibilisation et les nouvelles stratégies mises en place, les changements deviennent de plus en plus rapides.
Pouvons-nous réellement faire face à cette crise et garantir un meilleur avenir à nos enfants? Pouvons-nous satisfaire nos besoins énergétiques avec ces nouvelles stratégies poussant chacun d’entre nous à produire sa propre énergie de source renouvelable? Ces nouvelles taxes imposées sur le carbone, peuvent-elles être la solution de survie dans un environnement sain?
L’école Nationale d’Ingénieurs de Bizerte ENIB a organisé une journée Conférences et Exposition en collaboration avec la Coopération Allemande GIZ, la municipalité de Bizerte, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nord-Est CCINE ainsi que le Complexe Culturel Cheikh Driss de Bizerte, dans le but de rassurer les futures générations d’un meilleur avenir énergétique. De ce fait, et malgré les points faibles que peuvent donner les énergies renouvelables de point de vue stockage, il existe bien une solution verte. Bien que les batteries ne semblent pas être une opportunité vu le coût élevé, la durée de vie très courte et les problèmes environnementaux néfastes, un meilleur scénario est proposé, L’hydrogene Vert.
Pr. Sadok Gallouz, l’ancien Directeur de l’ENIB, a inauguré la session de conférences pour parler de ces objectifs sur lesquels il travaille avec le Club «ENIB Vehicule Engineering». Mr. Chiheb Bouden, l’ancien Ministre de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique a débité la première conférence, pour parler de l’importance d’utiliser l’hydrogène parmi d’autres sources d’énergies. La présentation était riche, durant laquelle il est important de comprendre que la demande énergétique ne cesse de croitre. De plus, la Tunisie compte parmi les pays ayant signé l’accord de Paris pour une résolution Environnementale globale.
Ajoutons à cela les nouvelles taxes d’ajustement carbone qui devront être bientôt applicables en Tunisie. De ce fait, la Tunisie ne pourra plus exporter Ses produits, même les plus reconnus à l’échelle mondiale comme les oranges, les dattes et l’huile d’olive, sans être dans les norme de l’empreinte carbone.
La solution semble être évidente vu la stratégie du pays, mais le grand souci est bien évidemment est dans le stockage de l’excédent énergétique à travers l’hydrogène vert. Car le scénario des batteries est à éliminer vu les problèmes néfastes qu’elles causent.
L’utilisation des barrages coûte également très cher.Reste un petit souci dont Mr. Chiheb a touché pour les grands consommateurs d’énergie de la région de Bizerte, comme les grands fours de cuisson au sein de la Cimenterie ou l’industrie El Fouledh.
La solution existe bien évidemment. Elle a été présentée par Pr. Sadok Gallouz durant sa présentation sur l’utilisation de la technologie POWER – TO – X. Bien que l’hydrogène soit un gaz léger, son stockage à la pression atmosphérique Patm nécessitera de grands réservoirs de stockage vu sa masse volumique faible (1kg d’hydrogène vaut 11 mille litre à Patm). L’utilisation d’autres composés comme l’ammoniac ou le méthanol vert semblent être plus efficaces. Pr. Gallouz a bien parlé de l’utilisation des piles à combustibles qui convertissent, bien évidemment, l’hydrogène en électricité. Ces technologies existent presque dans la plupart des composés électriques.
C’est à travers la présentation du Dr. Assia Znouda que nous avons bien compris les meilleurs scénarios reliés au stockage et transport de l’hydrogène. Vu sa composition légère par rapport à d’autres combustibles, et comme précédemment mentionné, la possibilité de stockage dans les petits véhicules à pression atmosphérique est à éliminer.
Seul les grands réservoirs peuvent être utilisés (grands véhicules, camions avions…).L’utilisation de l’ammoniac comme matière première et l’utiliser comme réservoir de stockage semble également être une bonne solution. Il est également possible d’utiliser le stockage souterrain dans les cavités c’est-à-dire, les anciens réservoirs géologiques de gaz naturel.Il existe également la technologie Liquid Organic Hydrogen Carrier LOHC que le Docteur en Génie Industriel a bien expliqué pour le stockage et le transport du H2 vert. D’autres méthodes de transport ont été également proposées comme le transport par pipeline semblable au transport du gaz naturel ainsi que le transport marin.Mr. Chiheb Bouden a enrichi cette journée en parlant des enjeux économiques de cette stratégie d’utilisation de l’Hydrogène vert qui pourrait être un catalyseur pour un développement économique et social. Du fait qu’il permettra d’améliorer la qualité de vie des citoyens, créer de nouvelles opportunités d’emplois, avoir une meilleure gestion des ressources dans les régions ainsi qu’une bonne intégration industrielle, cela va participer à réduire la migration des compétences et promouvoir notre satisfaction de point de vue environnemental et énergétique.
Bien que le réchauffement climatique a participé également à l’épuisement des ressources en eau, le scénario d’utilisation de l’eau de la nappe pour produire de l’hydrogène vert n’est pas posé. Bien qu’il soit vert, la production du H2 serai à partir du traitement des eaux usées ou le dessalement de l’eau de mer, ce qui permettrait de préserver un écosystème équilibré.
La Tunisie est bien consciente que cette intégration permettra un meilleur changement pour le pays vu son emplacement stratégique ainsi que le climat adaptable à la participation au programme mondial de la transition énergétique. C’est alors à travers la présentation de Mme Balkis JRAD, Ingénieur et Directrice à la direction générale de l’électricité et transition énergétique au sein du Ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, que les détails de la stratégie nationale de l’hydrogène vert, ont été expliquée.
Bien que nous soyons à 5% uniquement d’électricité verte, l’électricité verte devrai atteindre 100GWatt en 2050. Cela permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 119mille kt CO2 eq. Ceci ne peut avoir le jour qu’à travers la participation aux programmes et projets pilotes H2 vert.
Parmi ces projet pilote celui de Bizerte – Hambourg représenté par l’expert en Hydrogène vert, Mr. Chokri Aslouj. L’étude de ce projet est déjà réalisée, il sera implanté au sein de la Société Tunisienne des Industries de Raffinage STIR de Bizerte. Le choix stratégique du site va permettre une meilleure production de l’hydrogène vert à proximité de l’eau de mer ainsi que le transport vers le port de Hambourg en Allemagne.
La Tunisie pourra alors faire face aux défis et garantir un meilleur avenir aux citoyens.
Hiba Zouaghi
Expert ER
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