Dr Ali Bousrih: Un illustre vétérinaire
Ali Bousrih est né à Monastir le 9 novembre 1941. Après son baccalauréat au lycée de garçons de Sousse en 1961, il a poursuivi ses études à la faculté de médecine vétérinaire de Bologne, en Italie, où il a obtenu, en 1966, son doctorat en médecine vétérinaire.
De retour en Tunisie, Dr Bousrih a été nommé vétérinaire inspecteur de l’élevage, en juillet 1966, et a par la suite exercé dans plusieurs villes de Tunisie, à l’instar du Kef, Sfax et Nabeul.
Pionnier du Groupement interprofessionnel des produits avicoles (Gipa) en Tunisie
Bio express
• Juillet 1966: vétérinaire inspecteur de l’élevage
• Avril 1980: chef d’arrondissement de la production animale Crda Nabeul
• Mai 1985: directeur général du Groupement interprofessionnel des produits avicoles (Gipa)
• Mars 1993: médecin vétérinaire inspecteur divisionnaire (spécialité aviaire)
• Septembre 1994: président-directeur général de la Fondation nationale d’amélioration de la race chevaline (Fnarc)
• Mars 1996: décoration «Chevalier de l’Ordre de la République» décernée par le Président de la République
• Juillet 1999: médecin vétérinaire inspecteur général
• Novembre 2001: Départ à la retraite
Après un passage réussi en tant que chef d’arrondissement de production animale au Crda de Nabeul, Dr Bousrih a été nommé, en mai 1985, premier directeur général du Groupement interprofessionnel des produits avicoles (Gipa). Au sein de ce groupement, il a notamment élaboré, avec son équipe et en particulier avec son directeur technique, Dr Riadh Karma, la feuille de route pluriannuelle et mis en place les orientations et les règles d’organisation d’une «industrie avicole» en plein essor. Il a par ailleurs réussi à imposer progressivement une discipline, non sans peine, en parallèle des crises successives de surproduction et pénuries, et au sein d’une profession aux intérêts souvent divergents.
Un des grands acquis du passage d’Ali Bousrih a porté sur l’organisation de la filière au travers du contrôle des niveaux de production, par le biais des quotas d’importation des reproducteurs et la régulation du marché par des opérations multiples, orchestrées par le Gipa. L’attribution des quotas était effectuée de façon collégiale et en toute transparence avec la participation de toutes les parties concernées.
Le rôle du Gipa a été significatif dans l’accélération de la création d’entrepôts frigorifiques, d’abattoirs et de coopératives avicoles sous l’ère du Dr Bousrih. Ce dernier n’a en effet pas lésiné sur les moyens pour élever le niveau technique du secteur avicole par l’organisation d’évènements scientifiques et techniques, de congrès nationaux et internationaux.
Le Gipa reste l’une des premières institutions en Tunisie, notamment dans le secteur agricole, à avoir informatisé ses services techniques et administratifs dès 1989, sous la direction d’Ali Bousrih.
Son empreinte dans le secteur du cheval… indélébile à jamais
Après son passage au Gipa, Dr Bousrih a été nommé, en septembre 1994, à la tête de la Fondation nationale d’amélioration de la race chevaline (Fnarc). «Je saute du coq à l’âne», disait-il avec sa touche d’humour, très curieux de découvrir le monde du cheval.
Son premier grand dossier a été l’informatisation de la gestion de l’élevage équin, en ligne avec les pratiques en France et dans les pays développés. C’est d’ailleurs lors d’une mission en France, en décembre 1994, où il a été invité par l’Actim (Agence pour la coopération technique industrielle et économique) avec Belhassen Ounaiess, P.D.G. de la Société des courses de Tunis, que ce rêve est né. Deux hauts responsables du secteur du cheval en Tunisie, hors du commun quant à leurs qualités humaines et professionnelles, tous deux convaincus de la nécessité de moderniser la gestion du cheval et d’aligner nos pratiques sur les normes internationales de gestion de l’élevage et des courses.En collaboration avec les professionnels du cheval des haras nationaux français, et avec l’implication de cadres tunisiens passionnés, dont Dr Khadija Driss, le «Ministre II» a vu le jour en Tunisie. Ce logiciel de gestion informatisée de l’élevage équin a été mis en marche avec succès en novembre 1995 et a notamment permis l'enregistrement des chevaux pur-sang arabe et pur-sang anglais ainsi que l’ensemble de leurs données. Tous les documents officiels des chevaux pouvaient ainsi être édités de manière informatisée et sécurisée. La version informatisée du stud-book, livre généalogique de chaque race, a ainsi vu le jour lors du passage de Ali Bousrih.
Son second grand dossier fut l’approbation du stud-book pur-sang anglais tunisien. Suite à plusieurs années de meetings à l’étranger, de visites d’inspections européennes sur terrain, de conférences internationales et d’échanges avec les inspecteurs de l’ISBC (International Stud-book Committee), l’agrément a été accordé au stud-book tunisien du pur-sang (Sbtp) en 2004. Ainsi le cheval pur-sang tunisien est devenu internationalement reconnu.
Au-delà de ces deux dossiers majeurs, Dr Bousrih a également mené plusieurs actions à l’échelle nationale et internationale auprès de l’Organisation mondiale du cheval barbe (Omcb) pour le développement et le maintien de la race du cheval barbe, cheval d’Afrique du Nord par excellence.
En collaboration avec le P.D.G. de la Société des courses de Tunis et des représentants d’éleveurs de chevaux pur-sang arabe, il a largement contribué à l’introduction de sang nouveau de pur-sang arabe, à travers des étalons européens (dits occidentaux) de souches coursières afin de donner plus de vitesse aux pur-sang arabes tunisiens de course (dits orientaux) et pour diminuer la consanguinité au sein de l’élevage tunisien.
Toujours à l’écoute des éleveurs, Ali Bousrih a été favorable à l’implantation, en 1995, du 3e Haras régional de la Fnarc à Ben Guerdane pour l'hébergement et la reproduction des chevaux.
Ali croyait très fort aux échanges avec l’international. Il a ainsi effectué plusieurs missions à l’étranger pour représenter la Tunisie, défendre les acquis tunisiens et faire profiter la Tunisie des derniers avancements des autres pays.
Une carrière distinguée par la décoration «Chevalier de l’Ordre de la République» et la nomination en tant qu’inspecteur général
Dr Bousrih a marqué sa carrière, notamment en tant que directeur général, par son esprit avant-gardiste, sa vision, son leadership et son charisme. Son empreinte restera gravée à jamais dans la mémoire de tous ceux qui l’ont côtoyé de près.
Sa carrière a été couronnée par l’obtention, en 1996, de la décoration «Chevalier de l’Ordre de la République», décernée par le Président de la République à l’occasion du quarantième anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, puis par sa nomination en 1999 en tant que Médecin vétérinaire inspecteur général, le plus haut grade dans le corps des inspecteurs vétérinaires
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