Edito: Le meilleur de la Tunisie
L'automne est la saison de la semence. Pour l’écolier, comme pour le cultivateur et pour chacun, s’ouvrent les voies de l’espérance. Si l’effort est indispensable, l’état d’esprit et la motivation seront déterminants : y croire et s’y consacrer.
Rompre avec le discours fataliste, propageant désespoir, poussant à la résignation et diffusant un sentiment d’échec permet de rebondir. Le contexte général, local comme international, est certes très difficile. Peu encourageant, il est jonché d’obstacles, truffé de risques, gangréné par des maux profonds. Sans pour autant être dépourvu d’opportunités.
Une grande désillusion provient de l’Europe. De plus en plus droitière, elle se radicalise, réduit son aide publique, et se dresse contre l’immigration.
Les pays arabes sont, pour la plupart, en apnée. Le reste du monde, hormis quelques rares relations historiques, se soucie très peu de nos aspirations.
La leçon est claire : compter sur soi. Les équilibres budgétaires pour l’année 2025 en cours de finalisation s’inscrivent dans cette logique : chasser le superflu, chercher toute ressource complémentaire. Dans ce même exercice délicat, le budget économique 2025 s’efforce de forger un modèle innovant face à une conjoncture peu favorable. Les finances publiques ne trouveront pas facilement leur voie. Quant aux Tunisiens, ils doivent s’inventer leurs propres outils de création de la valeur.
L’ouverture encore plus largement sur l’extérieur, c’est s’étendre à tous les horizons. Nous devons renouer avec nos origines phéniciennes, en nous ingéniant à créer de la prospérité. Aussi des obstacles sont-ils à lever, des réglementations désuètes à réviser, et l’accès aux marchés extérieurs à encourager. Voir de nombreux Tunisiens briller à l’étranger confirme qu’il est possible aussi de réussir à partir de la Tunisie.
La mise en valeur de nos propres ressources reste limitée. Un grand potentiel est très peu utilisé : terres cultivables, pêche maritime, énergie solaire, industries, technologies, tourisme, culture et patrimoine… Pays aux multiples richesses, la Tunisie regorge de ressources humaines de grande valeur. Bref, nos atouts sont multiples.
Ce qu’il nous faut, c’est un climat général d’espoir, de confiance et de détermination à instaurer. La Tunisie revient de loin. La société, comme l’économie et le pays entier ont payé les frais de nombreux soubresauts, de grandes déceptions et de graves tiraillements. Alors, est venu le temps de l’apaisement des tensions, de la relance économique, de la reconstruction d’un Etat démocratique, fort et puissant, et de l’édification d’une société solide et solidaire.
Les jeunes Tunisiens sont merveilleux, intelligents, pétillants de fraîcheur, ingénieux, créatifs. Ils aiment leur pays et y demeurent très attachés. Ceux qui sont contraints à l’expatriation gardent tous la Tunisie chevillée au corps et cherchent à la servir. Si nous ne pouvons pas les retenir, cultivons tout de même avec eux ce lien privilégié.
Sachons aussi ne pas décevoir ceux qui ont fait le choix de rester au pays ou d’y retourner. Libérons leurs énergies, appuyons leur élan.
La fierté d’être Tunisien et Tunisienne n’a pas d’égal. Elle sera double lorsque s’y ajoutera un sentiment de bonheur et d’accomplissement.
En rangs serrés, notre avancée commune est capable de miracles. Vaincre un quotidien bien difficile, jouir de chaque richesse qu’offre notre pays si exceptionnel, et œuvrer pour une société prospère : c’est à notre portée.
A chacun d’incarner le meilleur de la Tunisie, et d’en bénéficier.