L’ambassadrice de France à Tunis, Anne Guéguen : « Rien ne doit faire oublier ce qui se passe à Gaza. Je suis scandalisée comme vous. Cette abomination doit cesser immédiatement

C’est avec une vive indignation que l’ambassadrice de France à Tunis, Anne Guéguen, s’est exprimée à propos de la tragédie en cours à Gaza. Dans son allocution à l’occasion de la fête nationale, le 14 juillet 2025, elle a été très directe : « Rien ne doit faire oublier ce qui se passe à Gaza. Je sais à quel point cette tragédie sans nom remue les cœurs des Tunisiens, avec raison. Je suis scandalisée comme vous. Cette abomination doit cesser immédiatement. » En présence du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, et de la ministre de la Culture, Amina Srarfi, elle ajoutera : « Les autorités françaises l’ont affirmé sans ambiguïté : il n'y a aucune justification à la poursuite des opérations militaires israéliennes à Gaza; il n'y aucune justification au blocage de l'aide humanitaire ; nous sommes fermement opposés à tout déplacement forcé de la population palestinienne. La France veut un cessez-le-feu et l’entrée massive d’aide humanitaire ainsi que la libération des otages. La France veut l’arrêt de la colonisation. La France veut la création d’un Etat palestinien, côte à côte avec l’Etat d’Israël. »
« Nous voulons, dira l’ambassadrice de France, la paix et la sécurité pour tous. Mais nous ne pouvons pas l’imposer. La méthode multilatérale doit être notre guide. C’est elle qui nous permettra de reconstruire un système de gouvernance mondial plus efficace et représentatif. C’est le sens des efforts que nous avons menés dans le cadre des discussions pour un Nouveau pacte financier mondial et du pacte de Paris pour les peuples et la planète. »
Evoquant la 3ème conférence des Nations-Unies pour les océans (Nice, juin 2025), la transition numérique et le développement de l’intelligence artificielle, elle a déclaré : « Là encore, la France et la Tunisie peuvent avancer ensemble, en s’appuyant sur leurs talents, leurs chercheurs, leurs start-ups. Le forum Méditerranéen pour l’IA que nous préparons ensemble et qui se tiendra à Tunis en novembre sera une formidable opportunité. Je pense enfin à l’éducation, à l’enseignement supérieur et la recherche, qui doivent bénéficier d’investissements toujours plus ambitieux. Là aussi nous avançons ensemble. Cette année nous avons investi plus d’1,5 million d’euros rien qu’en bourses à destination des étudiants et des jeunes chercheurs tunisiens car c’est avec la jeunesse, et pour la jeunesse que nous construirons ces nouvelles perspectives. C’est ma conviction. »
Enfin, l’ambassadrice Guéguen a salué le partenariat franco-tunisien « profond et solide », qui « se développe dans un dialogue entre égaux et dans le respect des intérêts et de l’indépendance des décisions de chacun. Il puise sa force de la densité exceptionnelle des liens humains, sociaux, culturels et économiques entre nos deux pays. Près d’un million de tunisiens et franco-tunisiens vivent et travaillent en France, contribuant à la vitalité de notre pays. Réciproquement, 30 000 français vivent en Tunisie, dont la plupart détient aussi la nationalité tunisienne, et 1600 entreprises françaises y sont implantées. Nous sommes votre premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger, et la Tunisie est le premier investisseur africain en France. Ces chiffres objectifs reflètent simplement des vérités essentielles : nous avons besoin les uns des autres, notre coopération est mutuellement bénéfique et, de toutes les façons, notre avenir est commun. »
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