Où sont passés les vrais artisans de la révolution ?
La répression de Ben Ali contre les opposants a contraint un grand nombre de ces derniers à prendre le chemin de l’exil, qui en France (pour l’opposition de gauche), qui en Angleterre, en Allemagne ou même aux Etats Unis. Depuis le 14 janvier, ils sont tous ou presque, rentrés.
Mais, si leur retour n’est pas passé inaperçu, la discrétion dont ont fait preuve nombre d’entre eux depuis, ne laisse pas d’étonner. Quelques uns sont certes tenus à une obligation de réserve du fait de leurs fonctions (comme Kamel Labidi ou Khémais Chammari), mais que dire de ceux qui comme Kamel Jendoubi, Taoufik Ben Brik, Omar Mestiri, Sihem Ben Sédrine ou Moncef Marzouki brillent par leur absence sur les plateaux de télévision, à la radio et même dans les journaux.
Ont-ils décidé de privilégier d’autres modes d’expression comme la rédaction de bouquins, ou se sentent-ils mal à l’aise en compagnie de ces révolutionnaires en chambre qu’on voit si souvent dans les débats ? Quelles que soient les motivations des uns et des autres, leur absence est dommageable à la qualité des débats. Car ils leur auraient apporté leur culture politique, leur expérience et surtout inciter, par leur seule présence, certains participants à plus de modestie.