Appel à si El Béji & à si Ghannouchi
Le pays traverse une situation des plus difficile surtout sur le plan sécuritaire, économique et social et nos politiciens tardent à trouver une solution pour sortir le pays de la crise.
La méfiance est réciproque et l’intérêt du pays passe, pour le moment, après les intérêts partisans.
Face à l’échec des pourparlers indirects effectués sous l’égide de la société civile avec à sa tête, notamment l’UGTT et l’UTICA, il y a un risque que la rue, devenue incontrôlable par le fait de certains, dépasse les politiciens et le pays sombrera alors dans des luttes fratricides.
Ce serait alors trop tard.
La solution, avant ce désastre proche, est pourtant à portée de mains pourvu que la volonté politique de toutes les parties existe.
Le miracle tunisien n’est pas un rêve mais il peut devenir une réalité tangible tant que la volonté politique anime nos deux « vieux », Béji Caid Essebssi et Rached Ghannouchi.
En effet, c’est à ces deux hommes qu’il appartient de s’entendre sur une sortie de crise et de convaincre leurs collaborateurs récalcitrants, leurs alliés et leurs bases respectives, du bien-fondé de leur plan de sortie de crise, plan qui transcende les intérêts partisans.
Nous connaissons, à peu près, la position des uns et des autres et qui, à ce jour, ne sont pas encore parvenus à s’entendre.
Les uns défendent encore, becs et ongles, une « légitimité » que l’autre partie considère obsolète. Les uns veulent « balayer » l’équipe au Pouvoir, alors que celle-ci leur dénie toute compétence à trouver une solution de rechange qui préserve la poursuite du processus démocratique.
Pendant tout ce temps, le pays glisse, irrésistiblement, sur pente dangereuse.
Je suggère que les deux « vieux » soient à l’origine d’un plan qui sauve la face à tout le monde et sécurise le processus démocratique.
Ce plan, à prendre en bloc, pourrait s’articuler autour des points suivants :
- Mise en place d’un organe politique représentatif des organisations nationales (UGTT, UTICA et si possible les organisations nouvellement créées) ainsi que les partis politiques, ou du moins, les principaux d’entre eux.
Cet organe politique est destiné à tenir compte du paysage politique actuel. Il aura la mission de définir le cadre général de la politique à suivre par le Gouvernement et de suivre l’activité de l’ANC jusqu’aux prochaines élections.
- Reconduire le Chef de Gouvernement actuel (ou une autre personnalité choisie par Ennahdha) à la tête du Gouvernement.
- Recomposer l’équipe ministérielle de fond en comble en y nommant des personnalités choisies en dehors des partis politiques et connues pour leur compétence professionnelle et agrées par l’organe politique nouvellement crée. Il devra être mis fin à la mission de tous les conseillers. Cette équipe devra être des plus restreintes, ce qui suppose que certains ministères seront nécessairement regroupés (Finances, économie, industrie, commerce) pour faciliter la prise de décision.
- Le Gouvernement pourra s’appuyer sur le « Conseil d’analyse économique » nouvellement crée tout en élargissant sa composition à Messieurs Saidi, Besbès et Dimassi, Guen, Jaidene, Joudi, Ben Romdhane et quelques autres personnalités. Ce Conseil aura la charge de faire un état précis des lieux en se fondant sur des chiffres incontestables. Il aura à définir des scénarios de politique économique, financière, fiscale et monétaire à suivre tant dans l’immédiat qu’à moyen terme .Pour devenir effective cette politique à présenter par le Chef du Gouvernement sera soumise à l’approbation de l’organe politique précité à mettre en place.
- L’ANC continuera, avec l’ensemble de ses membres, son activité jusqu’aux prochaines élections. Néanmoins, la « petite constitution » devra être amendée au préalable sur certains points. Une liste de ses attributions devra être définie. Cette liste comportera :
- La rédaction et le vote du projet de constitution qui devra intégrer certains amendements réclamés par l’opposition et recevoir un toilettage de la part d’une large commission d’experts constitutionnalistes. La « petite constitution » intégrera la séparation des Pouvoirs prévue par le nouveau projet de Constitution et les attributions nouvelles du Président de la République.
- La finalisation de la constitution de l’ISIE bis.
- Le vote de la loi électorale à préparer par une commission d’experts laquelle devra recueillir l’accord de l’organe politique nouvellement crée.
- Le vote de la Loi de Finances 2014.
- La ratification des conventions.
- Les textes à caractère économique et financier en souffrance.
- La loi relative à la justice transitionnelle.
- Parmi les mesures urgentes que devra prendre le nouveau Gouvernement figurera la dissolution administrative et /ou juridique des LPR anciennes et nouvellement crées et le réexamen des nominations effectuées au sein de l’Administration, des collectivités publiques régionales et locales et des sociétés nationales et des établissements financiers.
- Dans ce Plan, je ne cache pas qu’il aurait lieu de donner suite à la proposition de si Ghannouchi d’opérer un changement à la tête de la Présidence de la République.
Ce plan a le mérite, à mon humble avis, de prendre en compte les doléances des diverses parties. Il permet d’assurer la continuité et répond aux attentes des députés qui ont suspendu leur activité de l’ANC.
Il permettra surtout aux investisseurs locaux et étrangers d’avoir une idée exacte sur les orientations politiques et économiques du pays.
J’ose espérer que cette suggestion soit portée à la connaissance de nos deux « vieux » qui, malheureusement, n’accèdent pas directement aux journaux électroniques.
Enfin, j’ajouterai, que la Tunisie compte heureusement ces deux « vieux » dont la Tunisie a tant besoin plus que jamais dans ces circonstances difficiles.
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