Opinions - 14.08.2015
L'interdisciplinarité dans la recherche scientifique : facteur essentiel d’avenir
La politique de recherche adoptée dans les universités étrangères permet de renforcer, en amont, le lien avec les formations, et, en aval avec les activités de valorisation auprès des partenaires industriels.
Il arrive que les chercheurs dans une discipline retrouvent dans les travaux d’autres disciplines des concepts qui leur sont familiers mais avec d’autres concepts. Chaque discipline garde son cadre de pertinence ce qui garantit la conformité des travaux de recherche et qui permet que celles-ci puissent être discutées entre les membres d’un groupe pluridisciplinaire.
A l’Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT), nous avons eu l’honneur d’être à l’initiative des nouveaux axes de recherche à caractère pluridisciplinaire touchant l’environnement, la santé, la qualité de l’eau et l’agro-alimentaire. Nos travaux de recherche portent sur le développement des microsystèmes pour des analyses rapides et en faible volume (ou concentrations) des polluants gazeux dans l’air (CO2, CFC, vapeurs chimiques) ou des bactéries et des virus dans les milieux biologiques et le corps humain (E.coli, H5N1, pesticides, biomarqueurs,…) en utilisant la technologie microélectronique. Ces microsystèmes embarqués remplaceront les techniques classiques de laboratoire qui sont volumineux, lents et chers.
Le domaine de la recherche scientifique évolue aujourd’hui vers un environnement hautement technologique : nanoélectronique, nanomédecine, mécatroniques, robotiques, électronique moléculaire, photovoltaïque, nanomatériaux.... La pluridisciplinarité ouvre des nouveaux horizons et permet de multiplier les opportunités dans le secteur industriel à l’égard des programmes européens H2020.
L’exemple de la création d’un mastère de recherche en nanosciences dans la région MENA reflète bien les tendances actuelles vers l’interdisciplinarité en science. Ce mastère constitue une occasion aux désirons de se doter d’une formation qui leur permet d’acquérir des compétences pluridisciplinaires. Les étudiants appartenant aux universités tunisiennes, égyptiennes et jordaniennes sont cible de cette formation qui démarrera au mois de septembre 2016 à l’université de Sousse et l’université de Carthage, parallèlement au mastère qui démarrera le mois de septembre prochain en Egypte.
Le monde s’accélère, change et personne ne peut dire avec exactitude quel sera son aspect futur. Pourtant, c’est dans ce monde que les chercheurs évoluent et auront à évoluer demain. Ils doivent, donc, être préparés à œuvrer dans un monde en pleine mutation où, d’une part, les frontières entre les nations seront de plus en plus tenues et, d’autre part, où le cloisonnement entre les disciplines sera de moins en moins prononcé. Pour accomplir leurs tâches, les chercheurs sont appelés à s’ouvrir à d’autres disciplines. Ils doivent être épanouis, polyvalents, capables de surmonter les barrières de la spécialisation et de répondre aux besoins de notre société.
Notre projet et d’œuvrer pour l’encadrement rapproché de nos jeunes chercheurs, les faire participer à la construction du savoir, leur apprendre à exercer leur esprit, à fournir un effort propre, à communiquer, à concevoir, à réaliser, à se réaliser et à devenir des compétences aidant au progrès de notre pays et a changé l’efficacité du tissu industriel existant.
Il reste également à investir dans la formation à l’interdisciplinarité à laquelle notre ministère est conscient de cette approche, nous avons la tâche à initier les doctorants, voir les étudiants, à la pratique de l’interdisciplinarité à tous les niveaux, mais principalement dans les formations doctorales pour encore mieux les adapter aux évolutions actuelles en matière d’emploi scientifique, et la diversification des opportunités.
Notre projet de création d’une structure de recherche pluridisciplinaire répondra aux orientations choisies par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique dans son projet de reforme de l’enseignement.
L’avenir appartient, aujourd’hui, aux nations qui s’orientent vers les nouvelles technologies, le construisent et l’exploitent comme un atout d’investissement et de développement.
Adnane Abdelghani
Professeur à l’INSAT
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