Le rappel solennel au Roi Philippe VI d’Espagne pour reconnaître la tragédie morisque
A l’initiative louable du Doyen Habib Kazdaghli, et du professeur Ridha Mami, de l’université de la Manouba, une cérémonie fort sympathique a précédé le XVIIIe congrès international d’études morisco-andalouses en hommage au professeur émérite Abdeljelil Temimi pour l’ensemble de ses recherches scientifiques sur la tragédie des morisques, et ce, pendant plus de quatre décennies.
Un parcours académique d’exception avec la publication de 700 nouvelles études de moriscologie, et 35 ouvrages de chercheurs spécialistes à travers le monde.
Une reconnaissance mondiale agrémentée par la présence d'une pléiade de moriscologues étrangers venus rendre hommage au promoteur et fondateur des sciences de la moriscologie.
Le livre « Mélanges Abdeljelil Temimi: En hommage à l’œuvre réalisée en moriscologie » (études réunies et préfacées par le professeur Luce Lopez BARLAT de l’université de Porto Rico et le professeur Ridha MAMI de l’université de la Manouba de Tunis), résume ce parcours fantastique.
Ces deux chercheurs rappellent :« le rôle actif et pionnier joué par le docteur Temimi en consacrant beaucoup de ses efforts académiques à cette question et sa réussite à jeter un pont qui a rassemblé les chercheurs et les académiciens du monde, jalonné entre autre par la création du comité international d’études morisques (CIEM) ».
Un autre témoignage pour l’Histoire, du docteur Moncef Ouannès directeur du CERES qui qualifie le professeur Temimi : « comme faisant partie des pères fondateurs de l’université tunisienne » qui s'est dit impressionné par « l'abondance de sa production scientifique et la régularité de parution de ses revues… …comme forme de résistance existentielle à la pauvreté scientifique de notre pays…..».
Ce livre hommage présente aussi, un aperçu historique succinct, de la tragédie des morisques: «lorsque les hautes autorités Espagnoles décident de les chasser de leur Andalousie l’un des hauts lieux du monde civilisé de l’époque… ...et reprend le témoignage poignant d’un certain Aznar Cardona, prêtre aragonais qui décrit la situation désastreuse vécue par ces Morisques lors de leur expulsion en 1609: «ils étaient épuisés, abattus, hagards, effarés, exaspérés, assoiffés et affamés….».
Enfin Abdeljelil Temimi est en réalité un laissé-pour-compte dans ses «souffrances morisques». A l’évidence, son speech de remerciements confirme le calvaire de l’historien:
Il est écœuré, à la fois par La négligence de sa demande civilisationnelle depuis des années aux rois d’Espagne, pères et fils pour présenter des excuses aux musulmans, et par l’absence totale de soutien des institutions, organisations, et universités arabes et musulmanes pour appuyer ces démarches depuis que la petite ramification juive de cette tragédie humaine a exigé et obtenu des excuses et des réparations pour descendants des juifs expulsés d’Espagne.
Une seule consolation : avec la présence massive de jeunes chercheurs et académiciens du monde à ce congrès, la pérennité de l’œuvre est assurée.
Abderrazek Maalej
Expert comptable indépendant
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