Edito : Ouvrir et partager
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Pourquoi ne pas en bénéficier pleinement ? La liste des salles de réunion, des terrains de sport, des amphithéâtres et autres équipements sociocollectifs dans les établissements scolaires, universitaires et culturels, est impressionnante. La réalité de l’état des lieux l’est nettement moins, tant une réhabilitation est souvent urgente à effectuer. Le taux d’occupation ne doit pas être élevé et nous sommes loin d’une optimisation des utilisations.
Imaginer qu’ils soient tous ouverts et attractifs. Ce sera un débordement d’activités, de compétitions et d’animation.
C’est là que naissent les vocations, se cultivent les talents et s’exercent les futurs champions. De grands noms de la littérature, des arts, du sport et dans d’autres domaines ont effectué leurs premiers pas dans ces clubs et sur ces terrains.
Les budgets se resserrent à présent. Nous n’avons plus les moyens suffisants pour répondre à tous les besoins, construire et équiper de nouvelles infrastructures culturelles et sportives en nombre escompté. Certains projets sont en cours. En attendant, trouvons des solutions.
Si aucune cartographie complète n’est disponible, des indicateurs fournis par divers ministères aident à saisir les enjeux. Le réseau des maisons et clubs de jeunes compte 385 unités. Celui des maisons de la culture (et du peuple) recense 218 unités. Le sport est mieux loti. On enregistre 8 533 installations sportives publiques et privées dont 4 420 dans les établissements scolaires et universitaires. Tant d’unités de diverses catégories sont-elles pleinement utilisées ?
Les contraintes et les blocages sont nombreux. Vétusté, pesanteur administrative, manque de budget pour la maintenance, la rénovation et le nettoiement, et aussi de personnels, s’ajoutent au cloisonnement et au très faible partenariat avec des associations et le secteur privé. Chacun garde jalousement pour lui ses propres locaux et terrains, quitte à ne les ouvrir que très occasionnellement. Plus encore, pour les établissements scolaires et universitaires, l’utilisation se limite aux journées et aux horaires d’enseignement et s’arrête le soir ainsi que pendant les vacances. Alors que la demande est grande.
Cours d’alphabétisation, formation continue, coworking, entraînements et compétitions sportives, conférences et rencontres culturelles, clubs de chant et autres activités artistiques cherchent des lieux pour les accueillir. Une contribution financière est à envisager. Même modeste, elle permettra de mutualiser certains frais. L’encaissement n’est pas facile, faute d’un cadre bien défini, reposant sur un cahier des charges et un règlement intérieur.
D’autres solutions sont à notre portée. Décloisonner, s’ouvrir et maximiser l’occupation des infrastructures existantes. Grâce à une planification optimisée des horaires, à une mise en réseau des établissements, à des programmes de formation, à un système de location aux associations et entreprises et à des évènements ouverts au grand public, un premier pas sera franchi.
Un double préalable est cependant indispensable. D’une part, entretenir ces équipements collectifs et veiller à leur rénovation. Et, d’autre part, élaborer une base de données recensant toutes les unités et fournissant des détails utiles sur les possibilités de leur utilisation.
Tout un potentiel sous-exploité est à réveiller. Le valoriser, c’est encourager les talents, promouvoir le sport et la culture pour tous et renforcer le vivre-ensemble. En ce mois de Ramadan où on aime pratiquer le sport et apprécier les spectacles culturels, nous avons une bonne occasion pour engager de nouvelles initiatives.
Taoufik Habaieb
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