Des médaillés olympiques qui relancent le sport tunisien
Bien qu’ils ne soient que trois athlètes tunisiens à accéder au podium des Jeux olympiques de Paris 2024, ils ont accompli une performance et suscité la joie et la fierté des Tunisiens. Plus encore, Firas Katoussi, qui a remporté la médaille d’or (taekwondo), Farès Ferjani la médaille d’argent (sabre) et Khalil Jendoubi la médaille de bronze (taekwondo), inspirent les jeunes et relancent l’ensemble du sport tunisien.
Leur parcours n’a pas été facile. Chacun d’entre eux a dû franchir les multiples obstacles de manque de moyens et d’équipements, d’un encadrement technique et médical réduit, et de grandes difficultés pour les entraînements et la participation aux stages et compétitions à l’étranger. Ils appartiennent tous les trois à des sports individuels qui exigent des efforts collectifs. Firas, Farès et Khalil ont su trouver la voie de la victoire.L’admiration et la fierté des Tunisiens sont totales. Les champions olympiques ont également rendu plus visibles leurs sports, encouragé de nombreux parents à y inscrire leurs enfants et attiré l’attention des sponsors qui envisagent désormais de les accompagner. Les performances attendues des athlètes tunisiens participant aux Jeux paralympiques de Paris 2024, qui ont pris le relais des JO, viendront le confirmer.
Tout repenser
Le sport tunisien attend une grande relance, mais aussi une refonte totale. La relance à travers l’encouragement de la pratique sportive par tous et le soutien aux clubs et associations. La Tunisie compte à présent 200.000 licenciés. L’objectif est de porter ce nombre à 500.000. Cet élargissement de la pyramide sportive permettra de détecter des jeunes prometteurs, de les encadrer et de les hisser au plus haut niveau possible. Sur un autre plan, la multiplication des salles de sport un peu partout en Tunisie exige une attention particulière, en mettant à jour la réglementation appropriée, en veillant aux conditions de sécurité, et en encourageant leurs activités.La refonte du sport tunisien vient à point nommé avec la fin du cycle olympique 2020-2024 et l’impératif de renouveler toutes les fédérations sportives ainsi que le Comité national olympique tunisien. La stratégie du gouvernement repose sur quatre principes fondamentaux érigés pour présider à l’organisation, à la gouvernance et au fonctionnement des structures sportives, de divers niveaux et disciplines. Il s’agit de la transparence, d’une même instance transversale de régulation, d’une cour arbitrale sportive et des dispositifs et procédures de gouvernance.
D’ores et déjà, un comité de mise aux normes de la Fédération tunisienne de football a été installé d’un commun accord entre la Fifa et les autorités tunisiennes. Présidé par Kamel Idir, il a pour mandat de réviser les statuts et règlements de la fédération et de préparer l’élection d’un nouveau bureau fédéral. Il appartient aux autres fédérations sportives et aux clubs de suivre cet exemple et d’imprimer un élan fort à leurs activités.
Persévérer dans l’effort
Dans une brillante analyse des résultats obtenus aux Jeux olympiques de Paris 2024, Mohamed Naceur Ammar estime (voir encadré) que « la Tunisie montre donc une performance olympique remarquable, surtout en tenant compte de ses ressources limitées. Elle se distingue comme l'un des pays les plus performants d'Afrique, surpassant de nombreux pays plus grands et plus riches. » Ingénieur diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole des mines de Paris, Ph.D., expert, consultant, président de l’Advisory Board et membre du Board of Directors de Pristini Knowledge Group et ancien ministre, il a utilisé pour cette analyse l'outil d’IA générative Claude d’Anthropic, qui lui a paru plus concis et plus pertinent que d’autres.«Cependant, souligne-t-il, cette analyse montre également que la Tunisie pourrait encore améliorer ses performances, notamment en ciblant des sports individuels où elle a déjà démontré un potentiel, comme la natation, l’athlétisme et les sports de combat. Avec des investissements accrus dans ces disciplines, la Tunisie pourrait envisager de doubler son nombre de médailles lors des prochaines éditions des Jeux olympiques.»
Une nouvelle génération de grands champions olympiques
Le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali, qui connaît bien le département pour y avoir exercé de hautes fonctions, aura un programme chargé d’une refonte totale du sport ainsi que de la jeunesse. Si les moyens financiers manquent, il va falloir s’ingénier à trouver des ressources additionnelles, notamment en impliquant les entreprises et les collectivités locales.
La Tunisie, après la saga de Gammoudi et de ses successeurs au sacre olympique, a grandement besoin d’une nouvelle génération d’illustres champions. Ils viendront renforcer l’aura du pays et susciter des vocations. Firas, Farès et Khalil nous en offrent une belle illustration.
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